La pendaison de deux incendiaires (Aix-en-Provence, 26 avril 1793)

pardigon-bedouinAujourd’hui 27 avril 1793 l’an second de la République française, par devant moi officier public soussigné est comparu à 10 heures du matin, dans la maison commune, le citoyen Raspaud, commissaire national près le tribunal de district de cette ville d’Aix, assisté de deux témoins majeurs, savoir des citoyens Joseph Pradié, commis, âgé de 38 ans, domicilié en cette ville, rue des Magnans, section des Sans-Culottes, et Barthélemy Chabran, garde de police de cette commune, y domicilié section de la Liberté, âgé de 61 ans,
Lequel m’a déclaré qu’il conste par un procès-verbal du jour d’hier dressé par le citoyen Parveraud, huissier du tribunal criminel du département des Bouches-du-Rhône, séant à Marseille, y domicilié, qui conste que les nommés Antoine Pardigon et Jean-Louis Bédouin, pour crime d’incendie, ont été mis à mort par jugement rendu par le tribunal criminel du département des Bouches-du-Rhône, dont la teneur suit, et nous en a remis copie.
Extrait du procès-verbal de l’exécution de Pardigon et Bédouin, mis à mort le 26 avril 1793.
L’an 1793, l’an second de la République française et le 26 du mois d’avril, nous, Joseph Parveraud, soussigné, huissier du tribunal criminel du département des Bouches-du-Rhône, séant à Marseille, y domicilié, muni du certificat de civisme, conformément à la loi, par ordre du citoyen Giraud, accusateur public près le tribunal criminel, nous nous sommes rendus à Aix, chef-lieu de district, en suite des ordres à nous transmis par le citoyen Raspaud, commissaire national près le tribunal du district d’Aix, avons fait exécuter le jugement rendu par le tribunal criminel du département des Bouches-du-Rhône, séant alors à Aix le 20 du mois d’août 1792, qui condamne à la peine de mort les nommés Antoine Pardigon et Jean-Louis Bédouin pour crime d’incendie.
Ils avaient profité du droit que la loi leur accorde. Il s’était pourvu en cassation. Le tribunal de cassation a confirmé ledit jugement.
Nous l’avons de suite signifié auxdits Pardigon et Bédouin, à cet effet. Le jour de l’exécution a eu lieu le 26 avril à 3 heures après midi. Pardigon et Bédouin ont été livrés à l’exécuteur de la justice. Nous sommes de suite partis de la maison de justice, escortés de la garde nationale et la gendarmerie, requise à cet effet et les avons conduits sur la place publique où il y avait un échafaud. Par cet objet, à 4 heures et demi, Pardigon et Bédouin ont été mis à mort.
Ladite exécution étant finie, nous nous sommes retirés, ainsi que la garde nationale et la gendarmerie, et avant de suite dressé notre procès-verbal pour qu’il conste ce que dessus, en présence de deux citoyens, témoins par nous requis et ont signé avec nous au bas dudit verbal.
À Aix le jour ayant susdit et ont signé Lafargue, signé Burle. Enregistré à Aix le 26 avril 1793, l’an second de la République française, gratis.
Signé Lesueur pour conforme à l’original, signé Parvereau.
D’après la lecture de ce procès-verbal, que lesdits citoyens Pradier et Chabran ont certifié conforme à la vérité, j’ai dressé acte de décès que lesdits citoyens déclarants Pradier et Chabran, témoins, ont signé avec moi.

  • Archives départementales des Bouches-du-Rhône, cote 202 E 316
  • Anecdote signalée par Yve Chetaille

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