Le terrible geste de Jean Perrimond (Toulon, 13 avril 1895)

"Il monta quatre à quatre les marches menant au deuxième étage..."
« Il monta quatre à quatre les marches menant au deuxième étage… »
Le jeune Louis Perrimond, 20 ans, était bien content de rentrer chez lui après une dure journée de travail, ce 13 avril 1895, au 11, rue Saint-Andrieu, à Toulon. Il était 19 heures quand il ouvrit la porte d’entrée de l’immeuble où il demeurait avec son père. Il monta quatre à quatre les marches menant au deuxième étage, lieu du domicile familial, mais il fut surpris de trouver la porte fermée à clé.
Il sortit donc sa clé personnelle de sa poche et ouvrit la porte.
Aussitôt, il ne put s’empêcher de pousser un cri en voyant le corps de son père, Jean Perrimond, se balancer au bout d’une corde suspendue à un piquet.
À ses cris, ses voisins, Paul Vacquier, maçon, et son gendre, Joseph Gaudemard, accoururent et s’empressèrent de couper la corde. Mais il était trop tard. M. Guiol, le médecin légiste, appelé en toute hâte, ne put que constater le décès. Le frère de Perrimond, Antoine, un charpentier de 40 ans domicilié 37, rue Castillon, vint aussi très rapidement voir son frère.
Jean Perrimond était un journalier de 49 ans, né à Toulon, et le fils d’un père décédé, André Philémon Perrimond, et de Rosalie Anne Françoise Casta.
Mais pourquoi Jean Perrimond avait-il décidé d’en finir avec la vie ? Il n’avait pas laissé de lettre et l’on pouvait se perdre en conjectures.
On pense que sa décision fut prise en raison de sa situation matrimoniale. Marié à Claire Louise Dussaut, il avait quitté sa femme huit jours plus tôt. On peut imaginer que, se trouvant donc dans une situation irrégulière, il avait décidé de se suicider.
Curieuse coïncidence : ce n’était pas le premier suicide que voyait cet appartement. Quelques années plus tôt, le cousin même de Jean Perrimond avait déjà mis fin à ses jours au même endroit.
Les constations d’usage furent menées par le commissaire Riols et l’agent Laure.
  • Source : La République du Var, 16 avril 1895, p. 3.
  • État civil de Toulon, année 1895.

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