Un violent incendie rue Saint-Laurent (Aix-en-Provence, 6 juin 1838)

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Dans la nuit du mercredi 6 au jeudi 7 juin 1838, un terrible incendie éclata à Aix, au numéro 13 de la rue Saint-Laurent*, dans la maison du sieur Jean, marchand colporteur. Ce fut à 22h45 que le feu se déclara avec beaucoup d’intensité dans une pièce au troisième étage de la maison. Les flammes sortaient avec violence par la fenêtre et commençaient à envahir les maisons voisines. Aussitôt tout le quartier fut réveillé par le rappel et la générale que l’on battait dans les rues.
En un quart d’heure, Antoine Aude, le maire d’Aix, et les principales autorités civiles et judiciaires de la ville, les commissaires, les inspecteurs et agents de police se rendirent sur les lieux, ainsi que la compagnie des pompiers, avec à sa tête M. Puget, son capitaine. On fit une chaîne dans la rue Saint-Laurent en puisant de l’eau à la fontaine de l’Hôtel-de-Ville, tout à proximité.
En moins de deux heures, les pompiers s’étaient rendus maîtres du feu et, à 2 heures du matin, l’incendie était terminé.
"Parmi les Aixois courageux qui se mirent en danger pour circonscrire l’incendie figuraient plusieurs étudiants en droit..."
« Parmi les Aixois courageux qui se mirent en danger pour circonscrire l’incendie figuraient plusieurs étudiants en droit… »
Parmi les Aixois courageux qui se mirent en danger pour circonscrire l’incendie figuraient plusieurs étudiants en droit. Le commandant de la place avait aussi fait accourir tous les soldats de la garnison. Le sous-intendant militaire et le major étaient également présents.
Aucun mort ne fut à déplorer mais un des planchers de l’étage incendié s’étant écroulé, M. Guyot, le garde du génie, et un pompier furent entraînés à l’étage inférieur.
Guyot fut grièvement blessé, ayant subi de fortes contusions, sans pour autant être menacé de mort. Ce fut le médecin Mille qui vint à son secours, ayant d’ailleurs été un des premiers à donner l’alerte.
Puget, le capitaine de pompiers, qui à chaque instant, était au plus près du feu, n’a dû son salut au moment de l’écroulement du plancher qu’à la présence d’esprit qu’il eut de s’accrocher à une fenêtre où il resta suspendu un moment.
Quant à savoir la cause de cet incendie, il apparut qu’il n’avait rien de criminel mais qu’il fut plutôt provoqué par l’imprudence du propriétaire des lieux. Celui-ci fabriquait en effet des allumettes phosphoriques et ce fut dans la pièce même où il les fabriquait que l’incendie éclata.
Comme souvent à cette époque, les bâtiments n’étaient pas assurés et les habitants ayant perdu leur logement devaient se tourner vers la charité publique pour être relogés rapidement. On ouvrit donc une souscription en ce sens et les Aixois qui le souhaitaient furent donc invités à faire des dons dans plusieurs points de collecte de la ville : le Cercle constitutionnel d’Aix, le Cercle Sextius, Le Cercle du Commerce, le libraire Chez Aubin et le café des Deux-Garçons.
M. Puget, le capitaine de la compagnie des pompiers, reçut une médaille d’honneur à la mairie d’Aix le dimanche 2 décembre suivante, à la suite de son dévouement.
  • Source : Le Mémorial d’Aix, 9 juin 1838, p. 1, 2 ; ibid., 1er décembre 1838, p. 3.

Note

* Actuelle rue Paul-Bert.

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