
Antoine-Marie Trouche était un ménager domicilié à Arles (Bouches-du-Rhône), 46, rue Neuve. Âgé de 34 ans et né à Arles (Bouches-du-Rhône), il était marié à Élisabeth Thérèse Clamour, 29 ans.
Fils de M. Joseph Trouche, fermier au mas de Tourtoulen, en Camargue, Antoine-Marie rentrait au mas vers les 10 heures du matin ce 5 avril 1881, venant d’Arles, et se disposait peu après à aller ouvrir la martelière qui amène l’eau du Rhône, refusant l’offre que lui faisait le forgeron du mas d’y aller à sa place, en lui disant : « J’y vais moi-même et pendant ce temps vous ferez tel autre travail. »
Antoine-Marie n’ayant pas reparu de la journée, les gens de la ferme supposèrent qu’il avait dû se rendre dans quelque mas voisin ou retourner à Arles auprès de sa femme qui y attendait ses couches.
Cependant, ne le voyant pas revenir le lendemain dans la matinée, ni à l’arrivée du bateau, l’inquiétude les prit et le forgeron se rappelant qu’il avait été la veille à la martelière, s’empressa de voir si la clef avait été rapportée à la forge. Ne la trouvant pas, il courut à la prise d’eau où il trouva la clef et la martelière fermée. Il revint immédiatement au mas prévenir de cela les travailleurs qui finirent par découvrir le corps de l’infortuné M. Trouche fils dans le fossé où l’eau s’élevait à peine à soixante centimètres.
On supposa qu’en voulant ouvrir la martelière, il avait fait un faux mouvement à la suite duquel il était tombé d’une hauteur de 4 mètres et s’était tué sur le coup, puis avait glissé dans l’eau en suivant la pente du fossé.
Le 7 avril eurent lieu ses funérailles. Une foule nombreuse suivait son convoi.
- Sources : L’Homme de bronze, 10 avril 1881, p. 3.