Alerte à la peste (Arles, 24 novembre 1720)

[morte de la peste]

« Marguerite Méronne âgée d’environ soixante six ans a été enterrée le vingt quatre novembre mille sept cent vingt. Présents : Claude Robert et Jean Burle, clerc. »

[Tourniayre, curé]

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[morte de la peste]

« Anne Méronne âgée d’environ soixante quatre ans a été enterrée le dix sept décembre mille sept cent vingt. Présents Jean Burle, clerc, et Honnorat Nicolas illitérés. »

[Tourniayre, curé]

crau-arles

Les mas autour de Saint-Martin-de-Crau point de départ de la peste d’Arles
(carte de Cassini, Gallica)

Note : Depuis le 20 juin 1720, une épidémie de peste est déclarée à Marseille, amenée par le navire « le Grand Saint-Antoine », de triste mémoire. Malgré le cordon sanitaire, un poissonnier des Martigues, nommé Simiot, arrive à quitter Marseille pour ce rendre à Tarascon. Il fait étape dans le cabaret dit La Tapie situé en Crau, à trois lieues d’Arles. Il y porte la contagion dans le pays dont Marguerite et Anne Méron sont officiellement les premières victimes de la peste.

Claude Robert, témoin du décès et neveu de Marguerite Méron, parvient lui-aussi à franchir le cordon sanitaire établi autour d’Arles, et pénètre dans la ville le 17 décembre. Il décède de la maladie le 19 décembre dans une maison des arènes où il logeait. Ce fut le début de la catastrophe pour Arles qui vit périr en quelques mois 10 000 de ses habitants, sur les 23 000 que comptait la cité.

Quand à Simiot, il poursuivit son chemin jusqu’à Tarascon, où il propage la maladie. On retrouve sa trace dans le registre paroissial de Boulbon retranscrit dans l’article « Arrivée de la peste (Tarascon, 14 décembre 1720) ».

Sources :

  • registre paroissiaux de Saint-Martin-de-Crau, AD13, 203E 151
  • Chronique d’une année de peste. Arles 1720-1721, R. Bouchet, P. Fargue, « Les cahiers d’Arles », Actes Sud, Arles, 2009.