Charles Vagnat (1851-1914), sénateur des Hautes-Alpes

charles-vagnatCharles Auguste Vagnat est né à Briançon (Hautes-Alpes) le 4 novembre 1851. Il est le fils de François Vagnat, un instituteur (né vers 1817), et de Marie-Françoise Blanchard (née vers 1828).

Études de médecine et carrière de médecin

Il suit des études classiques au collège de la ville puis il entre au lycée de Grenoble (Isère). Lorsque vient l’heure d’entamer des études supérieures, il choisit la médecine et devient étudiant pour partie à Paris, pour partie à Grenoble où il est interne de l’hôpital. En 1878, à l’âge de 27 ans, il est reçu docteur en médecine à la faculté de Grenoble et rédige une thèse sur un cas de kératite suppurative.
Caricature de Charles Vagnat par Eugène Tézier. Coll. Jean-Marc Barféty.

Caricature de Charles Vagnat par Eugène Tézier. Coll. Jean-Marc Barféty.

Exerçant à Briançon, il se distingue par son courage lors d’une épidémie qui s’abat sur la région au début des années 1880. En récompense de son comportement, il est nommé médecin du service départemental des Hautes-Alpes. Il jouit d’une réputation très favorable en raison du nombre de pauvres qu’il accepte de soigner gratuitement.

Débuts en politique de Charles Vagnat

Ses débuts en politique se font à cette époque. D’abord conseiller municipal, il devient conseiller général du canton en 1885. Comme lorsqu’il deviendra sénateur, il s’investit principalement sur des questions relatives à la santé. Au nombre de ses propositions au Conseil général, citons en 1888 sa demande de rétablissement du médecin-vétérinaire de Montgenèvre :
« Le Conseil général considérant que les animaux importés d’Italie sont obligés de venir à La Vachette pour subir la visite du médecin-vétérinaire, que pour arriver à ce point ces animaux sont obligés de faire sur la route nationale un trajet de 8 kilomètres et de traverser le village de Mont-Genèvre, que ce trajet ne peut s’effectuer sans dangers pour l’état sanitaire des animaux de cette commune, renouvelle énergiquement le vœu déjà émis en 1886 et 1887 et demandant le rétablissement à Mont-Genèvre du médecin-vétérinaire qui n’est à La Vachette que depuis trois ans. »
En tant que médecin-inspecteur, il est amené à se plaindre devant le Conseil de ce que les maires, à l’exception de celui La Pisse, ne l’avisent point des placements, retraits, décès des nourrissons et changement de domicile des nourrices.
Vagnat est promu au rang de Chevalier de la Légion d’honneur en 1896. En 1897, il est élu maire de Briançon1. Passionné de sport, il devient notamment président de la section briançonnaise du Club alpin français qu’il fonde en compagnie de Paul Guillemin.

Vagnat, sénateur des Hautes-Alpes

Cyprien Chaix.

Cyprien Chaix.

Sa carrière politique prend son envol lorsque, au renouvellement triennal du Sénat du 28 janvier 1900, Vagnat se présente sous les couleurs républicaines pour occuper le siège vacant de Cyprien Chaix, mort l’année précédente. Il est élu par 314 voix contre 276 à son adversaire. Il remporte par la suite d’autres élections pour le renouvellement de son poste (4 janvier 1903 et 7 janvier 1912).
En républicain radical, il est protectionniste en économie sociale et, dans le cadre de son département, s’investit dans les questions relatives à l’hygiène, à la salubrité des mines, à la santé des travailleurs ainsi qu’au travail des enfants dans les industries.
En janvier 1909, il devient secrétaire du Sénat, poste qu’il conserve jusque fin 1912.

Fin de vie

Lorsque la Guerre éclate, en 1914, il s’engage dans le 9e bataillon de chasseurs à pied. Quelques mois plus tard, il s’éteint à son domicile parisien, rue de l’Abbé-de-l’Épée (23 décembre 1914)2. Son éloge funèbre est prononcée le 12 janvier 1915 par le doyen Belle. La Société d’Études des Hautes-Alpes évoque « sa bienveillance et sa charité ».

Bibliographie concernant Charles Vagnat

Jolly Jean, Dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940.
Rapports et délibérations. Conseil général des Hautes-Alpes, année 1888.
Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes, « Nécrologie », 1914.
Fiche de Charles Vagnat, sur senat.fr.

Notes

1 Selon le Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes (op. cit.), il devient maire en 1880.
2 La même année, le département des Hautes-Alpes perd un autre grand nom en la personne du chanoine Paul Guillaume, archiviste honoraire du département.