Le 30 août 1832, un agent de change, Gaspard Corne[ref]Gaspard Corne, agent de change et propriétaire, âgé de 69 ans, né à Avignon, y décédé dans sa maison rue de l’Épicerie, fils de défunts Pierre, imprimeur en taille douce, et d’Élisabeth Désandré, veuf de Marie Louise Byonnet.[/ref], meurt subitement à Avignon (Vaucluse). Sa mort soudaine impressionne ceux qui le connaissent, car on ne le savait nullement malade.
Ses symptômes, avant de mourir, inquiètent plus que tout : diarrhées, vomissements… Il n’en faut pas plus pour éveiller des sentiments de panique dans la population qui soupçonne l’arrivée d’une nouvelle épidémie de choléra morbus.
Pour en savoir davantage et surtout pour briser les craintes, le procureur du roi ordonne donc l’autopsie du cadavre par deux docteurs, MM. Chauffart et Chaffin, et par le pharmacien Vigier. Il résulte de l’opération du corps et de l’examen des matières contenues dans les intestins que ceux-ci sont remplis d’arsenic.
Les doutes quant au choléra peuvent dès lors être écartés : M. Corne s’est suicidé par empoisonnement.
Pour corroborer cette forte présomption, des témoins viennent attester que l’agent de change, quelques jours avant sa mort, avait écrit plusieurs lettres dans lesquelles il faisait part de son intention d’en finir.
- D’après Le Courrier du Midi, Montpellier, numéro du 11 septembre 1832.