Incendie sur l’aire publique (Auribeau, 29 juillet 1839)

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Un calamité frappa la modeste commune d’Auribeau (Vaucluse) au cours de la nuit du dimanche 28 au lundi 29 juillet 1839. Vers une heure du matin, un vaste incendie engloutit en un laps de temps minime trois imposants gerbiers de blé, préalablement disposés sur l’aire publique, anéantissant ainsi la moisson de plusieurs familles villageoises. Le coût de ce préjudice se révéla extrêmement élevé : 180 charges de froment consumées, pour une valeur estimée à 10 000 francs.
L’ampleur du sinistre était telle que, même le mardi à midi, des vestiges calcinés étaient encore en combustion.
Au moment de l’éclosion du feu, deux domestiques reposaient sur l’aire, offrant ainsi une prompte alerte. Le mistral, soufflant avec vigueur, faisait obstacle à toute tentative d’extinction, et c’est avec une promptitude inégalée que le curé du village, M. Dubois, précipita son intervention, bientôt épaulé par l’ensemble de la population.
La principale menace pour les habitants était constituée par le vent, qui soufflant du nord vers le sud, risquant la propagation des flammes vers les habitations contiguës à l’aire publique.

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Devant l’ampleur du désastre, les occupants des maisons exposées commencèrent promptement à déplacer leurs biens et leur linge, les transportant vers des refuges sécurisés.
Soudain, l’idée germa dans l’esprit d’un certain nombre de villageois de recourir à l’intercession de la Sainte-Vierge. Ils sollicitèrent le curé pour exposer le Saint-Sacrement.
Promptement, le père Dubois se hâta de chercher l’ostensoir et dispensa une bénédiction face aux flammes.
À cet instant, croyez-le ou non, le vent changea de direction et le feu cessa d’être une menace.
Bien que les trois gerbiers ne pussent être préservés, des linges mouillés furent apposés sur les gerbiers voisins pour endiguer la propagation du feu.
Les familles Crevoulin, Brémond, Peysson, Julien, et surtout Baudouard, furent les infortunées victimes des dégâts occasionnés par le feu.
Il était manifeste que l’incendie avait été délibérément provoqué. Les autorités se rendirent sur les lieux et des suspects furent signalés, mais malheureusement, le dénouement de l’enquête demeure inconnu.
  • Source : Le Mercure aptésien, no du 4 août 1839, p. 2-3.

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