Pierre Marotte, forçat libéré depuis peu, était allé à Arles, dans une maison plus que suspecte, demander Mlle Colombin, avec laquelle il avait dépensé le produit de son travail au bagne.
Cette fille lui fut refusée et ce refus jeta Marotte dans un état de colère furieuse.
Il fallut, pour le faire sortir, l’intervention de la police.
Mais à la vue des agents, Marotte, poussé au dernier degré d’exaspération, saisit un couteau, et blessa à la main l’un d’eux, le nommé Arnaud.
Finalement, on se rendit maître de lui et Marotte connut à nouveau l’incarcération.
Le 21 août 1839, Marotte comparaissait devant la Cour d’assises d’Aix. Aux débats, étant défendu par Maître Lautier, il nia tout, et, dans tous les cas, rejeta sur son état d’ivresse, au moment de l’évènement, le crime qui lui était imputé. Mais ce système, sortant de la bouche d’un forçat libéré depuis à peine vingt jours, ne fut guère convainquant et Marotte, déclaré coupable d’une tentative de meurtre, manifestée par un commencement d’exécution, sur la personne d’un officier public, mais non dans l’exercice de ses fonctions, fut condamné à la peine des travaux forcés à perpétuité et à l’exposition publique.
Le 4 octobre suivant, on apprit que Marotte avait tenté de se suicider dans les prisons de la ville. En faisant sa visite du matin, le concierge avait trouvé cet homme couvert de blessures et nageant dans son sang. Le docteur Arnaud, appelé à son secours, s’aperçut en réalité que les blessures de Marotte ne présentaient pas de caractère de gravité. On le banda et il reprit sa place en cellule.
- Sources : Le Mémorial d’Aix, 7 septembre 1839, p. 2 ; ibid., 5 octobre 1839, p. 2.