L’accident de Joseph Boyer (Gap, 15 décembre 1850)

Joseph Boyer, 65 ans, était un cultivateur de La Bâtie-Vieille (Hautes-Alpes). Lui, sa femme Marianne Astier et son fils, Fidèle Boyer, 40 ans, vivaient au village mais les deux hommes devaient régulièrement faire le trajet vers Gap, la grande ville de la région, pour leurs affaires.
Ce 15 décembre 1850, il faisait froid et, après avoir conclu quelque transaction à Gap, le père et son fils s’autorisèrent une virée au cabaret pour s’y réchauffer.
D’un verre l’autre, les heures passèrent et il fallait songer à rentrer, d’autant que la nuit était tombée depuis un moment. Entre le centre de Gap et La Bâtie-Vieille, il y a bien deux heures de marche en hiver et les deux hommes se mirent en route, par la route de Rambaud.
Le vent glacial fouettait leurs visages tandis qu’ils s’enfonçaient dans la nuit. Les étoiles, rares et pâles, offraient une lumière ténue, insuffisante pour éclairer les chemins escarpés. L’ombre des collines s’allongeait, créant une atmosphère oppressante.
Le trajet se fit dans la bonne humeur mais le froid était piquant et il fallait hâter le pas tout en faisant attention aux ravins qui bordaient les routes sur les hauteurs des Fauvins.

L’accident

Il était 20 heures environ et les deux hommes étaient ivres. Lorsqu’ils passèrent au bord du précipice de La Palue, au fond duquel coulait un torrent, Joseph, sans doute étourdi par un vertige, fit un faux pas et tomba dans le vide, cognant son corps et sa tête sur les pierres.
Son fils eut beau crier, Joseph dégringola lamentablement jusqu’au bas du ravin. Fidèle se précipita dans le noir et, atteignant le vieux Joseph, il ne put recueillir qu’un dernier râle de sa part.
La police fut avertie dans les meilleurs délais et il fallut attendre son intervention pour dégager le corps et le ramener au domicile familial.

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