L’accident du balayeur des rues (Gap, 8 juillet 1850)

Joseph Taix avait vu le jour à Gap, dans les Hautes-Alpes, en 1803. Il y avait passé toute sa vie, se consacrant aux modestes travaux de journalier. Les petites besognes qu’on lui confiait, il les acceptait avec une docilité tranquille, trouvant en elles une raison de se lever chaque matin.
Resté célibataire à 47 ans, il travaillait aussi pour la mairie, veillant à la propreté des rues de sa ville natale. C’était un homme honnête, sans l’ombre d’un doute, et d’une serviabilité discrète. Pourtant, les rigueurs de son existence trouvaient leur apaisement dans les excès de boisson, cette eau-de-vie qu’il avalait chaque jour sans mesure.
Il arrivait donc souvent qu’il se présente à son ouvrage dans un état peu compatible avec ses devoirs. Ainsi, ce lundi 8 juillet 1850, une journée semblable à tant d’autres sous le ciel d’été de Gap, Joseph se présenta, comme à l’accoutumée, enivré, pour balayer quelques rues.
Plus tard, il se trouva chargé de décharger un tombereau, sans doute plein de gravats ou de déchets divers. Mais l’ivresse le rendait incapable de maîtriser le cheval attelé au tombereau. L’animal fit un écart soudain, et Joseph, déséquilibré, fut violemment projeté au sol, recevant plusieurs coups de sabots dans la poitrine.
Dans un état critique, on le transporta à l’hospice pour tenter de le soigner, mais en vain. Le lendemain, à 17 heures, Joseph rendit son dernier souffle.
  • Sources : L’Annonciateur, 11 juillet 1850, no 128, p. 1.
  • État civil de la ville de Gap, Archives départementales des Hautes-Alpes, 2 E 65/49.

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