Le plus petit soldat de France (Saint-Crépin, 1907)

Exemple d'« atrophié", Hautes-Alpes, début XXe siècle.
Portrait d’un homme de petite taille, autrefois appelé « atrophié », Hautes-Alpes, début XXe siècle.
La taille minimale exigée par l’armée a beaucoup varié au cours des siècles.
De 1832 jusque sous la Troisième République, elle est de 1,56 m. Mais, en 1905, la peur du manque d’effectifs pousse le législateur à supprimer la taille minimale pour être incorporé dans l’armée française.
C’est heureux pour le dénommé Bernaudon de Saint-Crépin qui, sans cela, n’aurait pu revêtir la tenue militaire ; ce qui lui vaut d’être signalé par le journal La Croix, dans son édition du 5 novembre 1907, comme le plus petit soldat de France :
« HAUTES-ALPES – Le plus petit soldat de France.
On nous écrit de Gap :
C’est probablement celui qui se promène dans la ville. Il s’appelle Bernaudon, est originaire de Saint-Crépin, sa taille atteint 1,35 m.
Il ne tenait qu’à lui d’être exempté. Mais quand, au conseil de réforme, il fut question de le réformer, il fit éclater une telle douleur de n’être pas considéré comme bon pour soldat, que le major ému décida de le conserver dans les rangs du 17e de ligne, comme employé.
Il est apprenti cordonnier au régiment, mais il n’en est pas moins soldat et porte son uniforme avec assurance. »

Qui est ce Bernaudon ?

Joseph Cyprien Bernaudon, né le 26 mars 1886 à Saint-Crépin de Joseph Simon et de Sophie Marguerite Brun, a été incorporé le 8 octobre 1907 au 17e régiment d’infanterie, il est classé dans le service auxiliaire pour faiblesse de constitution par le gouverneur militaire de Lyon le 22 octobre 1907, puis réformé par la commission spéciale de Gap le 20 décembre 1907 pour insuffisance de développement. Maintenu exempté en 1914, il sera classé service armée en 1917 à Marseille et affecté au 141e RI. Passé au 2e groupe d’aviation le 31 mai 1918, il sera démobilisé le 25 mars 1919. Sa dernière adresse connue en 1927 est à Trets (Bouches-du-Rhône).

© Marcel Sarrazin

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