Les moines « escandaleux » (Auriol, 12 septembre 1724)

  • Archives communales d’Auriol, 12 septembre 1724, délibération du conseil de commune
  • Texte transmis par Françoise Suzanne

« Proposition sur les calomnies contre les R.P. capucins »

moines-escandaleux-auriol« Le sieur Gorsou premier consul a dit quil lui est revenu de toute part, qu’on a porté de vives plaintes à Monseigneur de Matignon, abbé du vénérable monastère de St Victor, à Monseigneur leveque, contre la conduite des R. P. capucins qui sons establis dans ce lieu jusque a ce point que de vouloir les faire passer poure des escandaleux du voisinage de leur habitation, disant leur frere questeur un enjoué, entrer dans les maisons, converser avec le sexe d’un air gracieux, meme dans celles ou il y a de femes et de filles suspettes, et quoyque ces bons peres soins audessus dune telle critique encelat de se justifier eux meme en tous et par tous etans neanmoins a aprehander que les d(its) R(évérents) P(ères) capucins que certains esprits malintantionné machinent par toute sorte de moyens de faire decamper ce de lieu, continuent destre ataqués dans leur régullarité, ne le rebutent et ne soient malgré eux forces de se retirer, ce qui ne sauroit estre un plus grand malheur pour le lieu tant pour la gloire de Dieu que pour le salut des ames dans la malheureuse sitatuation ou les habitans se trouvent,
le dit consul a cru quil etoit non seulement du devoir de sa charge mais encore de ce luy de sa consiance de faire cesser les opprobres et iniquités dons on a été si mal accuzé que de charger ces bons pères et a ces effet dassembler le present conseil de tous les chefs de famille pour savoir sil y a quelqu’un qui puisse se plaindre de la conduite des R.P. capucins et si au conseil il ni a point de plaignants comme il ne peut y en avoir aucun, porter bon et fidel temoignage a leur regularité et bon exemple.
[…] l’assemblée est persuadée que ce ne peut estre que Mr le vicaire de cette paroisse, ou quelqu’un autre quil aye fait agir, jalloux quil est de lestablissement des dits R.P. dans ce lieu et de la bonne odeur avec laquelle ils y restent, chagrin au contraire de ce qu’il est luy meme abandonné de touts ses parroissiens, qu’aucun na confiance en luy, de quoy il se doit inculper a luy seul la cause par sa propre conduite et déclare
ET DECLARE le plus authentiquement, solannellement et affirmativement que faire se puisse quil ny a rien adire sur la conduite des R.P. Capucins et leur frere questeur […]
Lhotte juge, Gorsou consul