Noyade d’un Italien (La Roque-d’Anthéron, 21 mai 1889)

L’an mil huit cent quatre-vingt-neuf, le vingt-un mai à trois heures du soir devant nous, Leydet Auguste, maire et officier de l’état-civil de la commune de La Roque-d’Anthéron, canton de Lambesc, département des Bouches-du-Rhône, ont comparu Pitot Vincent, garde du canal de Craponne, âgé de trente-huit ans, et Grangier Jean Baptiste, garde champêtre, âgé de cinquante-deux ans, tous deux domiciliés en cette commune, lesquels nous ont déclaré que, ce jourd’hui à une heure du soir, ils ont trouvé sur le bord de la Durance, en face la digue des Vannades, déposé par les eaux de la rivière sur les graviers, le cadavre d’une personne qui leur était inconnu.
roque-d-antheron
Nous étant rendu sur les lieux avec les deux comparants, nous avons en effet trouvé le corps d’un homme qui nous a paru être âgé d’une quarantaine d’années, vêtu seulement d’un pantalon en velours et d’une chemise en couleur et d’une paire de bottines neuves, le tout dans un très mauvais état.Que ledit cadavre de cet homme, dont nous n’avons pu établir l’identité, si ce n’est qu’il nous a paru être un Italien par sa chaussure à talon haut, était à moitié enfoui dans le limon et son état de putréfaction était si avancé que nous avons estimé que son décès remontait à un mois.
De quoi nous avons dressé le présent acte que les déclarants ont signé avec nous, après lecture faite.

[GRANGIER, PITOT, LEYDET]
  • Registre d’état civil de La Roque-d’Anthéron
  • Texte signalé par Daniel Tertian
  • Photographie : DR.

 

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