Le suicide des deux amants (Aix-en-Provence, 2 mai 1838)

Dans la journée du mercredi 2 mai 1838, deux jeunes personnes se présentèrent à une petite auberge d’Aix-en-Provence, au numéro 10 de la rue de la Masse, tenue par Marius Couton.
Le jeune homme qui entrait ainsi dans l’établissement se nommait Noël Roux, 24 ans, et était né à Marseille, où il était domicilié rue Sourbières de Petits-Carmes, près le Cheval marin. Il était accompagné d’une jeune femme de 19 ans, portant le patronyme Mion, mais dont le prénom et les origines resteront inconnus. Les deux se disaient mari et femme.
Une fois entrés, ils demandèrent une chambre, s’y installèrent et partirent en ville un moment. Ils revinrent en soirée, portant un panier recouvert d’un chiffon qui n’avait rien pour éveiller les soupçons de l’aubergiste. Après être retournés dans leur chambre, ils redescendirent au bout d’un moment, sans leur panier, et prirent un repas copieux.
Puis, après avoir mangé, ils remontèrent dans leur chambre et en fermèrent la porte à clé.
Le lendemain matin, on commença à s’inquiéter de ne pas les voir sortir de leur chambre. Vers 9 ou 10 heures, l’aubergiste monta à l’étage et toqua à la porte qui était fermée. Personne ne répondit. En fin de compte, on décida d’enfoncer la porte qui finit par céder. Des chaises avaient été disposées pour empêcher d’entrer et l’espace entre le sol et le bas de la porte avait été bouché par du linge.
On retrouva les deux jeunes gens allongés l’un contre l’autre mais il était trop tard. Ils étaient morts. Ils avaient été complètement asphyxiés par la vapeur du charbon qu’ils avaient allumé aux pieds même du lit.
Enfin, une lettre laissée sur la table faisait savoir qu’ils avaient eux-mêmes mis fin à leurs jours.

  • Le Mémorial d’Aix, no du 6 mai 1838, pp. 3,4.

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