Le tueur de chats de la rue Saint-Savournin (Marseille, mars 1868)

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Depuis quelques jours il y a grand émoi parmi les habitants de la rue Saint-Savournin.
Une main criminelle se livre à des attentats à l’encontre de la gent féline.
Chaque jour, on trouve dans les jardins des chats tués ou grièvement blessés par la balle d’un pistolet qui doit être du système des armes à vent, puisqu’on n’entend aucune détonation et que les méfaits se révèlent par le nombre des victimes.
Nous ne comprenons pas cet amusement — si cela en est un — qui expose les délinquants à des peines sévères, puisque le chat est un animal domestique et que l’article 454 du code pénal1 punit de 6 jours à 6 mois d’emprisonnement le meurtre d’un animal domestique.
D’autre part nous apprenons que M. E., habitant la rue Saint-Savournin, a trouvé son chien mort dans son jardin. Les habitants de cette partie de la ville sont vivement émus par ces faits, et quelques-uns craignant même qu’une de ces balles mal dirigée n’atteigne leurs jeunes enfants, privent ces derniers d’aller jouer dans les jardins.
  • Source : Le Petit Marseillais, 30 mars 1868, p. 2.

1. Article 454 du Code pénal de 1810 : « Quiconque aura, sans nécessité, tué un animal domestique dans un lieu dont celui à qui cet animal appartient est propriétaire, locataire, colon ou fermier, sera puni d’un emprisonnement de six jours au moins et de six mois au plus. S’il y a eu violation de clôture, le maximum de la peine sera prononcé. »

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