Les habitants de la rue Neuve, à Arles (Bouches-du-Rhône) furent avertis le matin du 20 janvier 1881 d’une bien triste nouvelle. Pierre Reynaud, un homme de 66 ans, célibataire et domicilié au numéro 43 de la rue, avait été retrouvé sans vie dans sa chambre. Son corps était allongé près d’un réchaud fumant, rempli de braises incandescentes.
Les premiers éléments de l’enquête semblaient indiquer une mort accidentelle. Rien ne laissait penser en effet que Pierre Reynaud avait souhaité mettre fin à ses jours. Selon les policiers Théophile Crouzeau et Eugène Loison, il avait succombé à une intoxication à l’acide carbonique, en réalité le monoxyde de carbone. Saisi par le froid qui régnait dans la ville depuis plusieurs jours, l’homme s’était approché du réchaud pour se réchauffer, s’y était endormi et avait involontairement inhalé les gaz toxiques dégagés par la combustion du charbon.
Pierre Reynaud était originaire de Saint-Prix, en Ardèche. Il était le fils de Joseph Reynaud et Marguerite Gerbaud, tous deux décédés.
- Sources : L’Homme de bronze, 23 janvier 1881, p. 3.
- Registre d’état civil de la ville d’Arles, année 1881, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1411, acte no 31.