Un terrible infanticide (Embrun, 18 décembre 1872)

Un fait divers des plus troublants émut la paisible cité d’Embrun (Hautes-Alpes) à l’approche des fêtes de fin d’année en 1872.
Vers 16 heures, le 18 décembre, les habitants de la rue Palluel furent réveillés par des cris déchirants. Accourus sur place, ils découvrirent une scène d’une violence inouïe. Dans une chambre plongée dans l’obscurité, une jeune femme prénommée Élisabeth, 21 ans, gisait, expirante, dans les bras de son père. Son corps était baigné de sang.
Alerté en urgence, le médecin constata avec effroi que la jeune fille venait de donner la vie. Pourtant, le nouveau-né était introuvable. Une perquisition minutieuse, menée par les autorités, permit de mettre au jour le corps du nourrisson, dissimulé sous le matelas. Le drame prit alors une tournure encore plus macabre lorsque les enquêteurs s’aperçurent que la tête de l’enfant avait été séparée du corps.
Les raisons de ce geste désespéré ne furent pas données immédiatement par le père et les enquêteurs durent entamer une investigation pour reconstituer les derniers moments de la petite victime. La question était de savoir si la fille était responsable de l’acte, auquel cas sa mort éteignait l’action judiciaire, ou si son père lui avait prêté son assistance.
  • Source : La Durance, 28 décembre 1872, no 9, p. 2.

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