Une rumeur inquiétante se répandit dans les premiers semaines de février 1848 à Aix-en-Provence : une épidémie de typhoïde sévissait, paraît-il, au sein de la maison d’arrêt. Si cette nouvelle semblait au premier abord exagérée, les autorités confirmèrent rapidement l’existence d’un foyer infectieux au sein de la prison de la ville.
En effet, de nombreux détenus furent victimes de cette maladie contagieuse, qui se propagea rapidement dans des lieux qui étaient souvent confinés et surpeuplés. Les conditions d’hygiène déplorables de la prison, dues à un surpeuplement chronique, favorisaient la propagation de la maladie. Construite pour accueillir 138 détenus, cette maison d’arrêt en comptait régulièrement 180, voire plus, ce qui entraînait un encombrement considérable et une dégradation des conditions de vie.
L’air vicié et l’insalubrité des lieux transformaient les cellules en véritables nids à microbes. Les détenus, entassés les uns sur les autres, étaient particulièrement vulnérables aux maladies infectieuses.
Il est toutefois difficile d’estimer s’il y eut des prisonniers qui succombèrent à la maladie dans la mesure où les registres d’état civil n’indiquent pas l’état d’incarcération des personnes décédées à Aix.
- La Gazette du Midi, 20 février 1848, p. 3.