Une femme retrouvée morte au Salin-de-Giraud (Arles, 9 mai 1881)

L’onde de choc traversa la paisible étendue camarguaise ce funeste lundi 9 mai 1881. Près des salins de Giraud, dans un amas de broussailles, le corps inanimé d’une femme fut découvert.
Jeanne-Marie Bascal, âgée de quarante-huit ans, gisait là, son dernier souffle semblant s’être envolé avec les brumes matinales.
Rapidement alertées, les autorités se rendirent sur les lieux de la macabre découverte.
La victime, native d’Orban, dans le Tarn, et résidant au Salin-de-Giraud, ne présentait aucune profession connue. Son existence, apparemment simple et retirée, venait de prendre une tournure dramatique.
Bien que trouvée presque sans vie, Jeanne-Marie Bascal succomba à l’hôpital d’Arles le lendemain matin. Le bateau L’Agriculteur, ironiquement nommé, devint le funèbre moyen de son dernier voyage vers la cité romaine. Cependant, un voile de tristesse supplémentaire enveloppait déjà cette affaire. En effet, la défunte souffrait, selon les informations recueillies, d’un « commencement d’idiotisme », terme médical de l’époque désignant un déficit intellectuel.
Orpheline de Bertrand Bascal et de Jeanne-Marie Castade, son parcours de vie s’annonçait d’autant plus fragile. Dès lors, de nombreuses questions restaient en suspens. Comment Jeanne-Marie Bascal avait-elle fini dans ces broussailles isolées ? Fut-elle victime d’un accident, d’une agression, ou son état de santé précaire l’avait-il conduite à cette extrémité ?
  • Sources : L’Homme de bronze, 15 mai 1881, p. 2.
  • État civil de la ville d’Arles, Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 203 E 1411, acte n° 250.

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