Les phénomènes inexpliqués à la ferme des Milles
Il courait un bruit qu’il se passait des choses étranges, depuis le mois de mai 1839, dans une ferme isolée près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), près du hameau des Milles. Les habitants de la région chuchotaient à propos de phénomènes inexpliqués qui troublaient la paix de cette demeure.
Chaque soir, les membres de la famille qui habitait la ferme étaient victimes de manifestations inexpliqués. Une main invisible leur jouait de mauvais tours : tantôt elle tirait du bonnet de coton du mari, tantôt la jambe de la femme ou bien le fichu de la jeune fille et, lorsqu’on promenait la lampe pour voir qui était à l’origine de ces manifestations, un souffle sortait on ne sait d’où, éteignait la lampe et plongeait la famille dans le noir total et surtout dans un terrible effroi.
Les habitants du hameau, croyant fermement aux esprits et aux forces surnaturelles, étaient terrifiés par ces récits. Ils imaginaient des créatures maléfiques hantant les lieux, semant la peur et la désolation. Le récit de ces événements se propagea rapidement, alimentant les rumeurs et les superstitions.
Interventions et tentatives d’explication
Face à cette situation inquiétante, le curé du village, Joseph Dol, décida d’intervenir. Armé de son bénitier, il se rendit à la ferme hantée pour exorciser les lieux et chasser les esprits malins. Les résultats de cette expédition spirituelle nous restent malheureusement inconnus. Celui-ci prétendra ultérieurement ne pas croire en ces forces occultes et n’être venu que pour satisfaire les habitant de la demeure.
Devant l’impuissance de la religion, certains habitants suggérèrent de faire appel aux autorités. Ils pensaient que les gendarmes, avec leurs uniformes et leurs armes, seraient en mesure de mettre fin à ces phénomènes inexpliqués et de rétablir l’ordre. Vous vous doutez bien que rien n’y fit.
Certains émirent l’idée que la responsable des dérangements était la petite fille de la ferme qui, à l’âge de quatre ans, était somnambule et « de temps en temps occasionnait du bruit dans la nuit ».
- Le Mémorial d’Aix, 25 mai 1839, p. 1, 2 ; 1er juin 1839, p. 3.