Si les attaques du loup sur l’homme sont inconnues à notre époque, il ne faut pas oublier qu’en des temps pas si lointains, la bête s’en prenait aux gens en cas de nécessité, comme en témoigne l’abondance des récits et de l’iconographie ancienne faisant état de ce fait qui a donné au loup une si mauvaise réputation encore aujourd’hui.
Voici l’un de ces cas, survenu dans le Var quelques mois avant la Révolution française. Le récit fait froid dans le dos et atteste de la présence d’une bête tueuse d’hommes dans l’Estérel à cette période.
« L’an 1788 et le 19 de juin, Anne Foucou, veuve de Pierre, ménager, fille de François Court et de Rosseline Guignon, son épouse, âgée de 25 ans, décédée hier,
Qui, avant son décès, a déclaré qu’un loup l’avait dévorée en présence de Marguerite Sauteron qui fut à son secours.
En l’entendant crier : « Un loup me dévore ! », la mère, ayant été avertie du malheur de sa fille, lui demanda qui lui avait fait ces blessures. Elle lui répondit : « Un loup ».
Aussi en présence de Jean-Marie Commori, de Bernard Canère, maçons, de Baptiste Teissier, de Pierre Leiré, cieurs, et d’Anne Guignon, illettrés, a été enterrée ce jourd’huy dans le cimetière de cette paroisse.
Présents Joseph Coudenon et Claude Guignon, ménagers, illettrés. »
[Guignon prieur curé]
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