Une violente rixe (Aix-en-Provence, 16 juillet 1839)

Le 16 juillet 1839, quelques ouvriers charrons, attablés dans un petit café du Faubourg, à Aix-en-Provence, aperçurent trois compagnons boulangers arrivant par la route d’Avignon et se dirigeant vers Marseille. L’un des charrons sortit immédiatement et interpella les passants qu’il reconnut à leurs bâtons de voyage et leurs petits sacs. Ces derniers continuèrent leur chemin sans répondre. L’homme appela alors à l’aide ses camarades restés au café.
Tous, armés de gros bâtons, se lancèrent à la poursuite des voyageurs et les rattrapèrent à l’entrée de la Rotonde. Une violente et inégale lutte s’engagea alors, les agresseurs étant supérieurs en nombre et cherchant à régler une querelle vieille de plusieurs années. Deux boulangers d’Avignon furent blessés. L’intervention de passants, attirés par le bruit, arracha les victimes innocentes à une mort certaine. Les charrons s’enfuirent et se barricadèrent dans une chambre, mais les forces de l’ordre arrivèrent rapidement et arrêtèrent les coupables.
Un boulanger blessé, dont l’état était très alarmant, se trouvait à l’hôpital de la ville.
Deux jours plus tard, on apprit qu’une trentaine d’ouvriers boulangers de Marseille étaient venus à Aix pour venger leurs compagnons. Cependant, ayant appris que les coupables étaient déjà entre les mains de la justice, ils s’étaient retirés tranquillement, satisfaits de la réparation.
Trois hommes furent cités devant le tribunal de police d’Aix le 1er août au sujet de l’agression du 16 juillet. René Corneille, ouvrier cordier demeurant à Chartres, et Jean Robin, ouvrier charron demeurant à Marseille, furent condamnés chacun à deux ans d’emprisonnement pour coups et blessures volontaires avec préméditation sur la personne des boulangers. Quant au troisième, François Espric, bourrelier demeurant à Béziers, il fut acquitté.
  • Source : Le Mémorial d’Aix, 20 juillet 1839, p. 3 ; 3 août 1839, p. 3.

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