Le 4 avril 1895, un portefaix du nom d’Arnaldi, 31 ans, se présenta devant le commissaire de police Belletrux, au Mourillon (Toulon) et lui déclara que des malfaiteurs s’étaient introduits chez lui et avaient dérobé à sa femme une somme de 1000 francs et trois bagues en or.
La police se transporta donc au domicile des Arnaldi et constata que la porte n’avait été qu’enfoncée.
En poussant l’enquête, des détails surprenants se présentèrent aux policiers. D’abord, on se rendit compte qu’Arnaldi n’était en fait pas le mari de celle qu’il prétendait son épouse. Il vivait avec elle maritalement depuis une dizaine d’années.
Ensuite, on apprit que, depuis le vol, il avait transporté ses pénates rue de la Croix, à Toulon, chez une femme que nous qualifierons de mœurs légères.
Le commissaire Belletrux était donc face à quelque questionnement au vu de cette affaire qui, de prime abord, ne devait concernant qu’un vol. Peu à peu, il commençait à croire qu’Arnaldi était lui-même l’auteur du vol commis au préjudice de sa maîtresse. Il avait porté plainte dans le seul but d’éloigner les soupçons de lui.
Le 10 avril, Belletrux se présenta rue de la Croix et, après un court interrogatoire, mit Arnaldi en état d’arrestation.
Finalement, celui-ci finit par avouer le vol et l’on retrouva les trois bagues dans un entrepôt où travaillait Arnaldi. L’argent, lui, avait été en grande partie déjà dépensé.
- Source : La République du Var, 11 avril 1895, p. 3.