Abritées sous un chêne par temps d’orage (Bauduen, 26 juin 1624)

« Du 26e juin, après les vêpres, la foudre a tué Catherine Auberte, étant enceinte de 7 mois, femme d’Isnard Signoret, à Saint-André de Bauduen1, et une sienne petite fille appelée [prénom non indiqué] dans le pré du Majastre, sous un chêne rouvre2 qu’un homme seulement le pourrait embrasser3, lui ayant brûlé un peu de la cuisse et une partie du ventre et à l’estomac jusqu’au-dessus de l’épaule droite, proche du visage et du côté sénestre4, à l’oreille par derrière, ladite oreille coupée en deux parts sans être séparée et l’oreille dudit côté droit de quatre parts de la tête, une partie comme si un chirurgien l’avait rasée et les poils les ont accrochés audit chêne rouvre aux branches du pillon5 plus proche.
Aussi audit pillon, il y avait deux sacs de pain audit, ladite foudre en a mis un sac en deux parties et porté en l’air, laissant le pain dans le pré en deux parties dudit sac. Les [mot illisible] ont porté ledit corps et celui de sa dite fille sur un cheval au cimetière de Bauduen, devant l’église, à la grande porte,
Et les deux corps, les ont mis dans la bière et apportés dans l’église où ils ont reçu l’eau bénite, en grande compagnie du peuple, hommes et femmes, avec des flambeaux et ont accommodé lesdits corps comme est la coutume.
Nous lui avons dit une grande messe de mortis et lui avons fait offrande et ont été ensevelies audit cimetière de Bauduen.
Elle était fort dévote et aumônière et bonne fille, riant quand on la regardait par rencontre, étant de l’âge d’environ trente ans et sa dite fille, qui a été mise audit tombeau de sa mère, était de l’âge d’environ deux ans et demi, et ledit Isnard Signoret tenait la veste de sa femme… »

Notes

1. Aussi appelé Saint-Andrieux.
2. « Chêne rouvre » se dit roure en provençal, c’est ce terme qui apparaît dans le texte.
3. Que seul un homme arriverait à entourer de ses bras.
4. Le côté gauche.
5. Tronc.
  • Registre paroissial de Bauduen, 1 MI EC151R1.

Laisser un commentaire