Jour de mistral (Marseille, 11 novembre 1868)

Jean Béraud (1846-1936), Le vent.
Jean Béraud (1846-1936), Le vent.
Le 11 novembre 1868 était un jour de fort mistral en Pro­vence. À Marseille, quelques anecdotes survenues ce jour-là nous sont parvenues.
Au port de la Joliette, les navires se heurtaient les uns contre les autres, se provoquant de graves avaries, en même temps que les vagues dépassaient le mur d’abri et rendaient inaccessible la jetée.
Au nord de la ville, sur la route d’Aix, un charretier dont le manteau offrait une grande prise au vent fut renversé de son véhicule mais eut heureusement la vie sauve.
Rue de Rome, passait une charrette chargée d’ustensiles de maison. Sur le sommet trônait une gamatte, que l’on nomme « auge » en provençal. Le mistral soufflant dessus, l’auge s’envola et retomba sur le pavé, couvrant dans sa cavité un petit chien qui ne fut pas blessé et qui en fut quitte pour quelques instants de détention.
On évoque aussi le même jour le cas de chasseurs qui chassaient en plaine de Crau. Le vent était si violent qu’il déclencha à lui seul un coup de fusil en exerçant une pression sur la gâchette. Le plomb atteignit un train de marchandises qui passait dans la plaine.
Le même jour, à Marseille, boulevard de Paris, à l’ancien Lazaret, deux messieurs étaient en train de causer dans le jardin de l’un des deux. Les deux hommes ferment un moment les yeux quand arrive une bourrasque du mistral. Quand l’un rouvre ses yeux, il s’aperçoit que son compagnon n’était plus là. Il chercha et appela, entendant une voix plaintive qui venait de la toiture du poulailler. C’est là que le vent l’avait logé. Il fallut s’équiper d’échelles et de cordages pour l’en faire descendre.
Au quartier de la Belle-de-Mai, le vent fut responsable de la chute d’une haute cheminée, dans une usine. Il fut aussi à l’origine de plusieurs arbre déracinés.

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