Le pendu de Tamaris (La Seyne-sur-Mer, 15 avril 1895)

La propriété Michel-Pacha était, à La Seyne-sur-Mer, entre les quartiers Saint-Lambert et Tamaris, une résidence où la vie était particulièrement douce. En homme fortuné, M. Michel-Pacha avait un garde, M. Bourgadé, qui avait pour mission de prendre soin des lieux et de gérer tout problème qui pouvait advenir sur les lieux.
Alors qu’il marchait sur le vaste terrain du domaine, il vit ce lundi 15 avril 1895, le corps d’un pendu qui se balançait à un olivier. Voyant cela, il s’empressa de couper la corde qui le retenait mais malheureusement l’homme était déjà mort. Cherchant à savoir de qui il s’agissait, M. Bourgadé constata alors que le malheureux portait une montre à remontoir en argent avec une giletière en métal et avait quelques sous dans la poche.
Il trouva enfin sur lui un billet qui lui permit d’établir son identité. Le malheureux homme se nommait Jules César Ricard, dit Compagnon. Son frère était plus connu que lui, à La Seyne, car c’était un honorable commerçant de la ville. Jules César Ricard était un célibataire de 53 ans, était natif de Toulon et demeurait à Six-Fours, au quartier de Reynier, où il exerçait la profession de maréchal-ferrant.
On enquêta auprès de ses connaissances et l’on apprit que Ricard, qui était adonné à la boisson, avait souvent fait part de ses intentions de se pendre le jour où l’on s’y attendrait le moins.
Il venait de mettre ses menaces à exécution…
On l’enterra le 18 avril.

  • Source : La République du Var, 19 avril 1895, p. 3.
  • État civil de La Seyne-sur-Mer, AD83, 7 E 133/74.

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