Morts dans la neige (Molines-en-Queyras, 10 mai 1883)

Le 10 mai 1883, plusieurs Ita­liens qui ont franchi la frontière au col d’Agnel, deuxième plus haut col routier des Alpes françaises à 2 744 mètres d’al­ti­tude, se dirigent vers Mo­li­nes-en-Queyras vers le milieu de l’après midi. Le temps est particulièrement mauvais, une tourmente de neige s’est levée et la couche de neige par­ti­culièrement impressionnante rend leur progression difficile. Aussi, ils arrivent à grand peine en vue du hameau de Fontgillarde. Mais trois d’entre eux, épuisés et gelés de froid, vont périr non loin de ce ha­meau.

fontgillarde-molines

C’est ce que rapporte le journal La Presse dans son édition du 19 mai :
« Le 10 mai courant, sept individus d’origine italienne, venant d’un village frontière d’Italie pour se rendre à Fontgillarde, commune de Molines-en-Queyras, ont été surpris, vers trois heures de l’après-midi, dans le col d’Agniettes, par une épouvantable tourmente.
En un instant, la neige, poussée par l’ouragan, a envahi le col et la voie a disparu.
Les voyageurs ont fait des efforts inouïs pour gagner les hauteurs, mais trois d’entre eux n’y ont pu parvenir et sont restés ensevelis sur la route. On compte parmi les morts deux femmes, Marie Tolosan et Agathe Morel et un jeune homme de vingt-quatre ans, nommé Bonneto.
A la nouvelle de ce désastre, de courageux citoyens de Fontgillarde sont accourus aussitôt, et, après de pénibles recherches sont parvenus à découvrir, séparés l’un de l’autre par une certaine distance, les corps de la femme Morel et de Bonneto. Marie Tolosan n’a été retrouvée dans la neige que le lendemain.
Quant aux survivants, ils étaient dans un état si pitoyable que les sauveteurs ont dû les emporter sur les épaules.
Après examen du docteur Guérin et constatations du juge de paix, les trois cadavres ont été déposés dans l’église en attendant l’inhumation.
Les survivants disent qu’ils avaient de la neige jusqu’à la tête. »

Annexes

Le 11 mai, à Molines-en-Queyras, François Roulph, adjoint spécial délégué aux fonctions d’officier de l’état civil de la section de Fontgillarde rédige les déclarations de décès de :
Marie Catherine Tholozan, 45 ans, cultivatrice à Pont et Chenal en Piémont (Pontechianale), où elle est née, épouse de Simon Maurel, décédée le 10 mai 1883 à 18 h au lieu dit Sagnières à 2 km du village de Fontgillarde.
Agathe Maurel, 11 ans, fille de Marie-Catherine Tholozan et de Simon Maurel, décédée le 10 mai 1883 à 16 h au lieu dit Esclausses à 1, 5 Km de Fontgillarde.
Jacques Bonnet, 24 ans, journalier, né à Becello hameau de la commune de Saint-Pierre en Piémont, célibataire, décédé le 10 mai 1883 à 15 heures au lieu dit Cougnas à 1 km du village de Fontgillarde.
Marcel Sarrazin,
webmaster du site « Montmaur et ses Hameaux »
  • Photographie : Le hameau de Fontgillarde, à Molines. Au premier plan à droite, le cimetière qui a dû recevoir le corps des victimes.
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