Adèle C. : une mère accusée, un enfant disparu (La Roquebrussanne, 26 avril 1895)

Dans le village paisible de La Roquebrussanne (Var), un événement tragique secoua la communauté. Le 26 avril 1895, le parquet de Brignoles, accompagné du docteur Gauthier, se rendit sur place pour enquêter sur un infanticide présumé, dont la principale suspecte était une jeune femme de 24 ans, Adèle C.
D’après les premiers éléments de l’enquête, la jeune femme avait commis cet acte criminel, ce qui entraîna son arrestation, ainsi que celle de sa mère et de son amant, tous deux considérés comme complices.
Malgré les efforts intensifs des autorités pour retrouver le corps de l’enfant, aucune trace de l’enfant ne fut découverte. Cependant, la grossesse d’Adèle C. semblait évidente pour les habitants du village, car ils avaient remarqué un retour à son état physique normal peu de temps avant l’arrestation. Ce détail incita le procureur de la République et le juge d’instruction de Brignoles à ouvrir cette enquête.

La justice se met en marche

Malgré l’absence du corps, la justice opéra avec diligence.
Le parquet de Brignoles débarqua à La Roquebrussanne dans la matinée du lundi 13 mai 1895. Le procureur de la République et le juge d’instruction étaient accompagnés du docteur Gauthier, médecin-légiste, et Mme C., la mère d’Adèle.
Et à cette occasion, Adèle fit des aveux, mais pas ceux qui étaient espérés. En effet, elle affirma avoir jeté le cadavre de l’enfant au Grand-Lac, situé à quelques kilomètres du village – bien qu’il ne nous ait pas été permis d’en identifier précisément la localisation. On entreprit donc de faire des recherches à cette endroit mais on ne trouva rien.
Au moment où la justice et la médecine allaient retourner à Brignoles, la mère, pressée de questions, finit par avouer qu’elle avait elle-même porté le corps de l’enfant dans le bois d’Agues, à 5 kilomètres environ du village, sur la route de Mazaugues.
On avait donc désormais une jeune femme coupable d’infanticide et sa mère qui pouvait potentiellement être accusée de complicité. Et de fait, les aveux de la mère furent avérés et on retrouva le petit corps enterré à l’endroit indiqué.
Le docteur Gauthier fut en charge de l’autopsie.
  • Source : La République du Var, 28 avril 1895, p. 3.

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