Adophe Étienne Marius Defarge est né à Manosque le 22 août 1836, d’un père tailleur, Jean Baptiste Marius Defarge (né en 1809), et de Marie Anne Apollonie Roux (née en 1812), dans la maison familiale du 26, rue Guilhempierre.
Exerçant la profession de commerçant en tissus, il entre en politique en 1869, à l’âge de 33 ans, en devenant conseiller municipal. Devenu maire en 1888, il applique ses idées progressistes et fait la promotion de l’enseignement secondaire gratuit.
Il devient député de l’arrondissement de Forcalquier le 27 avril 1902 en battant Martial Sicard, mais élu sénateur l’année suivante (22 février 1903), il quitte sa fonction de député.
Il meurt accidentellement à Paris le 4 juillet 1910, à l’âge de 73 ans. Après avoir passé quelques jours à Faremoutiers (Seine-et Marne), chez des amis, il rentrait à Paris en direction de l’hôtel du Liban (4, rue de la Grange-Batelière) où il avait ses habitudes, quand il est heurté par une automobile à l’intersection du boulevard Magenta et de la rue de Chabrol, alors qu’il sortait de la gare de l’Est et traversait le boulevard. L’automobile en question est une auto-taxi de place, no329X5. Aussitôt, deux soldats du 51e de ligne se portent à son secours et le transportent à l’hôtel du Nord, où loge Édouard Barthe, député de l’Hérault.
Transporté dans un état critique à l’hôpital Lariboisière, il meurt le lendemain matin à 10 heures sans avoir repris connaissance. Sa famille à Manosque est aussitôt avertie par télégraphe.
Lors de son oraison funèbre, Antonin Dubost déclare :
« C’était un républicain de la veille et quand il rappelait l’ardeur combative de ses premières luttes, sous l’Empire, on sentait chez lui des convictions aussi jeunes et aussi ardentes qu’au premier jour.
Elles lui avaient gagné ici l’estime générale à laquelle s’ajoutait l’amitié de tous ceux qui avaient éprouvé sa bonté – sa fidélité – s’il avait été moins modeste, il aurait pu du reste se vanter d’avoir réalisé une œuvre admirable d’égalité sociale, en instituant au collège de Manosque, l’enseignement secondaire entièrement gratuit, initiative presque unique en France, et qui, de loin, marque leur devoir aux générations qui nous suivront. »