L’an mil huit cent, etc.
Pardevant nous, Monge Hippolyte, commissaire de police, etc.
« Hier, durant l’après-midi, j’étais allée à la campagne de mon beau-père, quartier de Bagnols, lorsqu’un nommé Mourgues, âgé de 21 ans, demeurant à Aix, près l’hospice, conscrit de la classe, et qui se trouvait avec d’autres jeunes gens dans une maison voisine à l’occasion de quelque ripaille de circonstance, en compagnie de femmes de mœurs très équivoques, se rendit auprès de moi, dans la ferme où j’étais, dans le but de plaisanter. Comme les femmes en question et qui s’étaient avancées proférèrent, en regardant dans la pièce où je me trouvais et située non loin de la porte, les paroles de « putain », je leur demandai si elles s’adressaient à moi et elles répondirent affirmativement. En même temps, le sieur Mourgues me porta un vigoureux coup de poing à l’épaule gauche; comme je voulus user de représailles, en lui déchirant la chemise, il me renversa et me porta des coups de poing partout le corps. »
Nous Commissaire de police avons entendu les témoins désignés et la nommée Baptistine Bonnet, âgée de 25 ans, ménagère à Aix, Porte Notre-Dame (2), déclare ne rien savoir au sujet de cet incident.
Jalus Félicien, âgé de 22 ans, peintre en bâtiments, rue des Cardeurs, n°5 (3), déclare qu’en rencontrant, vendredi dernier, la femme Bouchet, dans la campagne, celle-ci lui aurait raconté que le sieur Mourgues venait de la frapper parce qu’elle avait voulu répondre à des injures que lui avaient adressées des femmes que Mourgues avait attirées dans sa propriété, mais le sieur Jalus n’a pas été témoin des coups portés à la femme Bouchet.
Le nommé Julien Hippolyte, âgé de 21 ans, cultivateur, Porte Notre-Dame, reproduit la même pensée.
De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal.
Fait à Aix, etc.
- Sources : Archives municipales d’Aix-en-Provence, I1/15 n°225.