Une tentative de meurtre se produisit le 4 mars 1890, vers 19 heures, à Avignon, sur le chemin de Saint-Roch, aujourd’hui boulevard Saint-Roch, qui longe la partie sud des remparts de la ville.
Là, on trouva un homme évanoui dans le fossé de la route. En l’interrogeant, il déclara se nommer Philippe Roche et disait avoir 28 ans. Il présentait à la cuisse une large blessure et il perdait beaucoup de sang. On le transporta donc à son domicile après lui avoir administré les soins nécessaires et la police l’interrogea.
À la question « Que faisiez-vous hier soir sur le chemin de Saint-Roch ? », il répondit qu’il se rendait chez M. Delorme, le boucher du quartier. Sur son chemin, alors qu’il passait sur le pont de la Férigoule, il croisa la route de deux individus qui, sans sommation, se jetèrent aussitôt sur lui en criant : « Cette fois-ci, nous le tenons ! ».
Effrayé et cherchant à leur échapper, il tenta de franchir la barrière qui sert de clôture à la voie du chemin de fer, mais saisi par un de ses agresseurs, il resta coincé sur la barrière, empalé par un des montants qui pénétra profondément dans sa cuisse droite. Hurlant de douleur, ses cris stupéfièrent ses agresseurs qui prirent aussitôt la fuite. Roche s’extirpa tant bien que mal de la barre qui lui avait considérablement ouvert la cuisse et il prit avec grand peine le chemin de son domicile. Mais en chemin, ses forces l’ayant trahi, il s’évanouit et tomba dans le fossé.
Malheureusement, ne pouvant donner que des renseignements vagues sur ses agresseurs, l’enquête s’arrêta là. Il faudra attendre encore bien longtemps avant de voir installer des caméras de surveillance sur le boulevard Saint-Roch.
- Le Petit Var, 5 mars 1890.