Une blague de mauvais goût (Châteauneuf-Val-Saint-Donat, 2 octobre 1883)

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Le 2 octobre 1883, le village de Châteauneuf-Val-Saint-Donat, dans les Basses-Alpes, fait la fête. C’est en effet jour de mariage. Une jeune fille du village, Mathilde Richaud, 21 ans, vient d’épouser un négociant de Mison, près de Sisteron, âgé de 30 ans, Léon Bardonnenche. À la cérémonie, le maire Michel Tirand se fait remarquer par son absence et c’est son adjoint Pierre Corbon qui jouera l’officier d’état civil.
Cette absence du maire, si on n’en connaît pas la raison, pourrait expliquer qu’à la suite de la cérémonie, des débordements assez choquants se produisent. En effet, l’absence d’autorité à la tête de la commune ce jour-là pourrait avoir inciter des jeunes gens du village à se livrer à des actes étonnants.
Généralement, dans les villages de Provence, lorsque des personnes s’unissent par mariage, elles sont considérablement chahutées dès lors qu’elles ont atteint un certain âge. C’est souvent le cas notamment lors de remariages.
Mais là, rien. Certes Léon Bardonnenche a 30 ans, mais cela n’en fait pas un vieil homme. Est-ce parce que la fiancée, Mathilde Richaud, a brisé des cœurs dans le village en disant oui à un homme de Mison ?
Toujours est-il que, alors que la cérémonie a lieu en mairie, une troupe de jeunes gens, que certains qualifieront de farceurs, d’autres d’imbéciles, s’en vont arracher quelques croix au cimetière du village et vont les planter devant la porte des nouveaux époux.
On imagine la sensation nauséabonde à la découverte du méfait. La justice informe mais les résultats de son enquête ne seront pas connus.
  • Source : Le Petit Alpin, 1re année, no 7, édition du 13 octobre 1883, page 3.

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