Mariage Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/mariage/ 500 ans de faits divers en Provence Wed, 08 Jan 2025 05:50:56 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Mariage Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/mariage/ 32 32 Le prix de l’abandon (Pignans, 2 avril 1868) https://www.geneprovence.com/le-prix-de-labandon-pignans-2-avril-1868/ https://www.geneprovence.com/le-prix-de-labandon-pignans-2-avril-1868/#respond Wed, 08 Jan 2025 05:30:23 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=24029 Une jeune femme du nom d’Angeline Botello travaillait comme journalière à Pignans, dans le Var. Un jour, elle avait rencontré le fils d’un fermier, un dénommé Alexis Joseph Blanc, 31…

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Une jeune femme du nom d’Angeline Botello travaillait comme journalière à Pignans, dans le Var. Un jour, elle avait rencontré le fils d’un fermier, un dénommé Alexis Joseph Blanc, 31 ans, fils de Joseph Melchior Blanc, cultivateur à Pignans, orphelin de sa mère, Marie Julian.
Cette rencontre fut plus qu’amicale puisqu’Angeline tomba enceinte d’Alexis. Aussi fut-il un temps question de mariage entre eux, mais Alexis traînait des pieds et ne semblait pas décidé. La vie de célibataire lui convenait ; à quoi bon se marier quand on n’est pas amoureux ?
Angeline en appela au maire pour tenter de négocier un accord et la jeune femme comme le fiancé récalcitrant furent convoqués le 2 avril 1868 devant l’élu municipal. Alexis répéta qu’il ne consentait pas encore au mariage et le ton monta entre les deux jeunes gens.
Angeline, qui était visiblement d’une nature emportée, sortit de ses jupes un couteau qu’elle portait sur elle et se jeta sur Alexis, lui portant de toutes ses forces un coup au visage. Le jeune homme fut atteint d’une blessure très grave et succomba en peu de temps.
Aussitôt, le maire arrêta la coupable.

Le mois suivant, Angeline Botello était jugée devant la Cour d’assises du Var. Elle ne dissimula pas lors de son procès qu’elle avait prémédité son crime. Pourtant, le jury ne retint pas cette préméditation et se contenta de la condamner à une peine de cinq ans d’emprisonnement.

  • Source : Le Petit Marseillais, 16 mai 1868, p. 3.
  • État civil de Pignans, registre des décès, Archives départementales du Var, 7 E 96/21.

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Louis et Honorade, une histoire d’amour contrariée (Fayence, 25 septembre 1684) https://www.geneprovence.com/louis-et-honorade-une-histoire-damour-contrariee-fayence-25-septembre-1684/ https://www.geneprovence.com/louis-et-honorade-une-histoire-damour-contrariee-fayence-25-septembre-1684/#respond Sat, 04 Jan 2025 05:30:11 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=23964 Le 25 septembre 1684, Messire Ordan, le prêtre de Fayence, célèbre le mariage de deux jeunes du pays : Louis Gardet, de Fayence, et Honorade Rousse, de Rians, deux paroisses…

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Le 25 septembre 1684, Messire Ordan, le prêtre de Fayence, célèbre le mariage de deux jeunes du pays : Louis Gardet, de Fayence, et Honorade Rousse, de Rians, deux paroisses éloignées de l’autre.

« L’an 1684 et le 25 septembre, messire Jean Ordan, prêtre servant dans ma paroisse de Fayence, a fait le mariage entre Louis Gardet, fils de feu Jean et de feue Bernardine Ferrade, de ma paroisse, d’une part, et Honorade Rousse, fille de Jean [Roux] et de feue Honorade Gautiere, du lieu de Rians, diocèse d’Aix, d’autre, après avoir été publiée trois fois dans ma dite paroisse, ayant toujours fait répugnance de célébrer ledit mariage, attendu qu’il ne me conste pas de la publication des bans de la part de ladite Rousse, ni de la dispense de son Éminence d’Aix.
M. Porre, en qualité de grand-vicaire de Fréjus, m’a écrit la lettre jointe, par laquelle il me marque que Monseigneur de Fréjus trouve à propos que nous passions outre, nonobstant toutes ces difficultés, ce que Messire Ordan a fait pendant le saint sacrifice de la messe, en présence d’Honoré Tardieu, témoin appelé, et Antoine André, ci-soussignés avec nous. »
[Alongo, vicaire et prieur, André, Tardieu, Blanc, curé]

L’acte indique clairement qu’il existe un problème pour la célébration de ce mariage. Par chance, les lettres échangées pour la circonstance nous sont parvenues. Les voici :

*

« J’ai reçu votre lettre par laquelle vous me marquez du mariage de Honorade Rousse, à laquelle est arrivée une méchante affaire. Je vous dirais que c’est une mienne paroissienne, partie d’une bonne famille et honnêtes gens, à qui il n’y a rien à dire, mais la fréquentation qu’elle a eu avec ce jeune homme l’a jetée dans le malheur où elle se voit à présent et, par malheur, Jean Roux, son père, se trouve incommodé et détenu par des fièvres qui ne lui donnent aucun relâche, qui l’empêchent de se porter jusque chez vous pour terminer ce mariage. Néanmoins, il donne sn consentement, afin que vous puissiez passer outre à la consommation dudit mariage, comme je fais,
« Et suis, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. »
[Bérard, vicaire]
Rians, ce 13 septembre 1684.

*

Reproduction d’une partie de la lettre à destination du prêtre Alongo. AD83.

« Monsieur,
« Louis Gardet, votre paroissien, m’a représenté que, s’étant engagé avec une fille de Rians, qu’il a amenée à Fayence avec une sienne sœur, de votre ordre pour mettre sa conscience en repos, il est allé audit Rians et vous a remis une attestation qui porte que cette fille n’est pas mariée et que le mariage entre elle et ledit Gardet a été publié une fois que le père de cette fille donne son consentement et qu’il ne resterait que la dispense de Monseigneur de Fréjus ou la publication des trois bans dans votre paroisse pour achever cette affaire et célébrer ce mariage.
« Si vous avez toutes ces pièces en main, ayez la bonté de les remettre à ce garçon afin que nous les voyions sans l’obliger de retourner à Aix, attendu sa pauvreté, car vous savez très bien que l’évêque du lieu où le mariage se contracte dispensant des bans, il n’est pas absolument nécessaire qu’un autre évêque dispense la partie qui est d’un autre diocèse et dans cette occasion, il faut agir favorablement et tirer les gens du péché.
« Puisque les choses sont faites, je vous prie de rendre charitablement service à ces misérables et de me conserver toujours véritablement,
« Monsieur,
« Votre très humble et affectionné service. »
Fréjus, 19 septembre 1684.
[Porre, prêtre]

*

« Monsieur,
« Je ne voudrais pour rien au monde blesser votre conscience, mais puisque Monsieur le vicaire de Rians donne son consentement […], le père sera bien aise que l’honneur de sa fille soit réparé. Monseigneur trouve à propos qu’après la troisième publication des bans et qu’ils demeurent séparés, vous les confessiez et leur imposiez une pénitence salutaire et passiez outre à la célébration dudit mariage. Nosseigneurs les prélats ont des raisons pour mettre leurs ouailles dans la voie du salut et les tirer du danger comme des véritables pasteurs.
« Voilà l’ordre de Monseigneur, avec la protestation de mes services, comme étant véritablement, Monsieur, votre très humble et obéissant serviteur. »
Fréjus, 21 septembre 1684.
[Porre, prêtre]

  • Registre paroissial de Fayence, Archives départementales du Var, 7 E 59/2.

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Un homme en état de bigamie (Apt, 21 avril 1840) https://www.geneprovence.com/un-homme-en-etat-de-bigamie-apt-21-avril-1840/ https://www.geneprovence.com/un-homme-en-etat-de-bigamie-apt-21-avril-1840/#respond Fri, 13 Sep 2024 15:41:46 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22190 Le 21 avril 1840, un événement survint dans la commune d’Apt (Vaucluse) et fut le sujet de toutes les conversations, jetant l’effroi dans le quartier de la Poste aux lettres.…

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Le 21 avril 1840, un événement survint dans la commune d’Apt (Vaucluse) et fut le sujet de toutes les conversations, jetant l’effroi dans le quartier de la Poste aux lettres. Un certain Jules Chauvet, ouvrier cordonnier de 36 ans, né à Ribiers (Hautes-Alpes), et habitant Apt depuis 5 mois seulement dans la rue Neuve, s’était donné la mort dans la nuit à l’aide d’un couteau-stylet qu’il s’était plongé dans la poitrine.
L’homme s’était frappé dans son lit. Sa femme, qui dormait à côté de lui, déclara à la police n’avoir rien entendu et ne s’être aperçue de la mort de son mari que lorsque ses enfants, couchés près de là, l’avait réveillée. Elle retira elle-même le poignard de la poitrine de son mari et sortit de la maison. Le lieutenant de gendarmerie vint enquêter au petit matin et le cadavre fut transporté dans la chapelle du cimetière où l’autopsie eut lieu. L’arme avait traversé le sternum, pénétré jusque dans le péricarde, et fendu le ventricule du cœur.
Ce malheureux laissait cinq enfants en bas-âge, dont deux de sa femme illégitime, car il s’était rendu coupable du crime de bigamie et avait, à l’aide, dit-on, de faux papiers, contracté un second mariage devant l’état civil.

Informations généalogiques :
Jules Chauvet, né à Ribiers (05), 36 ans.
Époux de Marie-Marguerite Daumas, née à Sisteron (Basses-Alpes).

  • Sources : Le Mercure aptésien, 26 avril 1840, p. 3.
  • Registre d’état-civil de la commune d’Apt, Archives départementales de Vaucluse.

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La régularisation d’un scandale (Montjustin, 25 décembre 1703) https://www.geneprovence.com/la-regularisation-dun-scandale-montjustin-25-decembre-1703/ https://www.geneprovence.com/la-regularisation-dun-scandale-montjustin-25-decembre-1703/#respond Thu, 12 Sep 2024 16:12:02 +0000 https://www.geneprovence.com/?p=22175 Le 25 décembre 1703 eut lieu un mariage quelque peu inattendu dans la petite église de Montjustin, près de Reillanne, en Haute-Provence. Il faut dire que les deux mariés n’étaient…

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Le 25 décembre 1703 eut lieu un mariage quelque peu inattendu dans la petite église de Montjustin, près de Reillanne, en Haute-Provence.
Il faut dire que les deux mariés n’étaient pas des jouvenceaux et qu’ils avaient déjà un parcours de vie particulièrement long.
Il n’était d’ailleurs pas anodin que les deux tourtereaux aient choisi le 25 décembre, jour de Noël, pour convoler en justes noces, d’autant plus « à l’aube », une heure où peu de gens pourraient se présenter en l’église et causer des problèmes.
Ce matin-là, le marié se nommait Jean Noat. Il était le fils de feus Guillaume Noat et Jeanne Roberte, et était né à Montjustin dans les années 1630.
Celle qu’il allait épouser, Marguerite Rigaud, fille de feus André Rigaud et Anne Givaudan, était elle aussi née à Montjustin, mais était une jeunette en comparaison, puisqu’elle n’avait qu’une quarantaine d’années.
Il se trouvait que les deux étaient en état de consanguinité spirituelle. En effet, Jean avait été le parrain d’une fille que Marguerite avait eu de son précédent époux, Toussaint Vial. Cet état vaut lien familial et il fallait donc solliciter une dispense auprès de l’Église, ce qui fut fait par le vice-légat d’Avignon en date du 28 novembre 1703.
Les époux n’étaient pas des gens aisés. « L’urgente pauvreté des parties qui ne vivent que de leur travail » était une raison d’être dispensés des frais liés à cette demande de dispense.
Une autre question à régler était le fait que les deux nouveaux époux s’étaient déjà connus charnellement et qu’ils avaient même eu une fille. Forcément, Marguerite était déjà veuve quand elle eut cette fille et vivre ainsi seule avec cette enfant dont on ne connaissait le père causait un véritable scandale dans la petite communauté de Montjustin.
Ce mariage venait donc régulariser cette situation qui ne pouvait plus durer. Aussi, le curé du village unit-il les deux personnes et leur permit « de s’épouser en face de notre sainte mère l’Église, sans aucun scrupule de conscience ». Il ajouta que les futurs enfants qui naîtraient de cette union seraient considérés comme légitimes et naturels.
Nous comprenons bien maintenant pourquoi ce mariage fut célébré le matin de Noël à l’aube…

Sources
  • Source : Registre paroissial de Montjustin, Archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, 1 MI5/0234.

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Une blague de mauvais goût (Châteauneuf-Val-Saint-Donat, 2 octobre 1883) https://www.geneprovence.com/blague-de-mauvais-gout-chateauneuf-val-saint-donat-2-octobre-1883/ https://www.geneprovence.com/blague-de-mauvais-gout-chateauneuf-val-saint-donat-2-octobre-1883/#respond Sat, 17 Feb 2024 10:16:57 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=19592 Le 2 octobre 1883, le village de Châteauneuf-Val-Saint-Donat, dans les Basses-Alpes, fait la fête. C’est en effet jour de mariage. Une jeune fille du village, Mathilde Richaud, 21 ans, vient…

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Le 2 octobre 1883, le village de Châteauneuf-Val-Saint-Donat, dans les Basses-Alpes, fait la fête. C’est en effet jour de mariage. Une jeune fille du village, Mathilde Richaud, 21 ans, vient d’épouser un négociant de Mison, près de Sisteron, âgé de 30 ans, Léon Bardonnenche. À la cérémonie, le maire Michel Tirand se fait remarquer par son absence et c’est son adjoint Pierre Corbon qui jouera l’officier d’état civil.
Cette absence du maire, si on n’en connaît pas la raison, pourrait expliquer qu’à la suite de la cérémonie, des débordements assez choquants se produisent. En effet, l’absence d’autorité à la tête de la commune ce jour-là pourrait avoir inciter des jeunes gens du village à se livrer à des actes étonnants.
Généralement, dans les villages de Provence, lorsque des personnes s’unissent par mariage, elles sont considérablement chahutées dès lors qu’elles ont atteint un certain âge. C’est souvent le cas notamment lors de remariages.
Mais là, rien. Certes Léon Bardonnenche a 30 ans, mais cela n’en fait pas un vieil homme. Est-ce parce que la fiancée, Mathilde Richaud, a brisé des cœurs dans le village en disant oui à un homme de Mison ?
Toujours est-il que, alors que la cérémonie a lieu en mairie, une troupe de jeunes gens, que certains qualifieront de farceurs, d’autres d’imbéciles, s’en vont arracher quelques croix au cimetière du village et vont les planter devant la porte des nouveaux époux.
On imagine la sensation nauséabonde à la découverte du méfait. La justice informe mais les résultats de son enquête ne seront pas connus.
  • Source : Le Petit Alpin, 1re année, no 7, édition du 13 octobre 1883, page 3.

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Une offense au maire (Lambesc, 28 septembre 1891) https://www.geneprovence.com/offense-maire-lambesc-28-septembre-1891/ https://www.geneprovence.com/offense-maire-lambesc-28-septembre-1891/#respond Sun, 14 Jul 2019 10:17:29 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=16976 Le 28 septembre 1891, un couple de la haute société se disait oui devant M. le maire en mairie de Lambesc (Bouches-du-Rhône). M. Louis-Ernest Fatou, enseigne de vaisseau originaire de…

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Le 28 septembre 1891, un couple de la haute société se disait oui devant M. le maire en mairie de Lambesc (Bouches-du-Rhône). M. Louis-Ernest Fatou, enseigne de vaisseau originaire de Bretagne, épousait en effet Mlle Magdeleine Pauline Alix Joséphine d’Abel de Libran, fille d’un célèbre amiral, née à Paris et domiciliée elle aussi en Bretagne. Si le couple souhaitait s’unir en Provence, c’est que la demoiselle y avait des attaches.
L'hôtel de ville de Lambesc, où fut célébré le mariage. DR.
L’hôtel de ville de Lambesc, où fut célébré le mariage. DR.
C’est sans doute parce que les mariés étaient étrangers à la Provence et n’en avaient pas les coutumes (et aussi parce que monsieur le maire était un peu susceptible, il faut bien l’avouer!) que survint l’affaire avec un grand a !
Comme cela se fait souvent, les fiancés et les témoins se présentèrent à la mairie la veille du mariage religieux et naturellement s’y rendirent en tenue de ville.
M. Delescalle, maire de Lambesc, avait à cette occasion convoqué ses adjoints. En habit noir et en gants blancs, les feuillets du discours préparé pour la circonstance à la main, M.le maire attendait les fiancés dans une pose superbe. Mais il fut absolument décontenancé en voyant arriver la mariée sans couronne de fleurs d’oranger et le cortège en tenue de jour.
Peu au courant de la mode, M. Delescalle prit pour un affront à son autorité cette mise qui lui parut négligée, supprima le discours, s’en tint aux formules légales et ne songea qu’à la vengeance qu’appelait un pareil outrage.
La musique locale dite municipale avait gracieusement offert son concours pour exécuter quelques morceaux pendant le dîner qui devait avoir lieu au château de Libran. Mais le maire s’empresse de lancer une injonction à sa musique pour lui défendre de rendre hommage à la famille la plus honorable et la plus respectée du pays. Les musiciens refusent énergiquement d’obéir à cet ordre et expédient un délégué à M. Delescalle pour le calmer. Le maire ne veut rien entendre et rédige alors un arrêté inimaginable que voici :
« Considérant que le 29 septembre dernier, un délégué de la société musicale municipale de notre commune s’est présenté en notre mairie et nous a adressé des paroles inconvenantes et injurieuses pour les fonctions et attributions dont nous sommes investi ;
« Considérant que si le délégué a tenu un tel langage, c’est qu’il existe dans la société musicale des membres hostiles à nos institution républicaines, membres qui soutiennent et contribuent à jeter le désordre dans le corps musical et par suite à soulever des discussions dans la commune au profit des ennemis de la République ;
« Considérant que la Société musicale non autorisée par M. le préfet, subventionnée en argent et en nature par la commune, est sous la dépendance de notre administration, que par conséquent il nous appartient de la dissoudre et de la reconstituer s’il y a lieu.
« Arrêtons :
« Article 1er. — La Société musicale municipale de la commune de Lambesc est dissoute.
« Art. 2. — Les détenteurs des objets appartenant à ladite Société devront, sous peine de procès verbal, les déposer aux archives de la mairie, dés que nous leur en auront signifié l’ordre.
« Art. 3. — Le garde champêtre de la commune est chargé de l’exécution du présent.
« Fait en mairie, le 2 octobre 1891,
« Le maire de Lambesc,
« Delescalle ».
Une protestation du président et des sociétaires du Cercle musical de Lambesc fut aussitôt rédigée et adressée au maire, dont elle contestait très légitimement les prétendus droits sur sa musique, et le tout fut expédié à M. le préfet. Nous n’en avons malheureusement pas les résultats.
  • D’après Journal de la ville de Saint-Quentin et de l’arrondissement, 22 octobre 1891.

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Le ma­ria­ge du pri­son­nier (On­gles, 15 mars 1718) https://www.geneprovence.com/le-mariage-du-prisonnier-ongles-15-mars-1718/ https://www.geneprovence.com/le-mariage-du-prisonnier-ongles-15-mars-1718/#respond Tue, 29 Oct 2013 00:35:00 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=9626 "L'an 1718 et le quin­ziè­me jour du mois de mars, par­de­vant nous sous­si­gné prieur d'On­gles et vi­cai­re gé­né­ral de Mon­sei­gneur l'Évê­que de Sis­te­ron et dans no­tre église pa­rois­siale, Se­raient com­pa­rus Étienne Ca­nard, fils de Clau­de et de Ma­rie Mi­chel, de la paroisse de Limans, âgé d'environ 25 ans, détenu prisonnier aux prisons seigneuriales de ced[it] lieu d'une part, Et Marguerite

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« L’an 1718 et le quin­ziè­me jour du mois de mars, par­de­vant nous sous­si­gné prieur d’On­gles et vi­cai­re gé­né­ral de Mon­sei­gneur l’Évê­que de Sis­te­ron et dans no­tre église pa­rois­siale,
Se­raient com­pa­rus Étienne Ca­nard, fils de Clau­de et de Ma­rie Mi­chel, de la paroisse de Limans, âgé d’environ 25 ans, détenu prisonnier aux prisons seigneuriales de ced[it] lieu d’une part,
Et Marguerite Morard, fille à feus Étienne et Catherine Fleschon, de cette paroisse d’Ongles, âgée d’environ 30 ans,

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Laquelle aurait fait hier exposition de sa grossesse et de son commerce charnel avec led[it] Étienne Canard, pardevant Me Joseph Bernard, lieutenant de juge, écrivant Me Jean Louis de Beauchamps, greffier de la juridiction ordinaire de ced[it] lieu, à nous communiquée, d’autre, tous du lieu de Sisteron,
Lesquels, après s’être confessés, et avoir demandé pardon à Dieu et à la paroisse de leur vie scandaleuse, nous avons très humblement supplié de les épouser en face de notre sainte mère l’Église catholique, apostolique et romaine, à quoi adhérant, attendu ce dont s’agit, les avons dispensé et dispensons de trois publications de bans et du temps prohibé, et après avoir pris ci-devant le consentement dudit Claude Canard, ci-après enregistré, et présentement le consetement mutuel desd[ites] parties,
Leur avons donné la bénédiction nuptialesuivant les formes prescrites dans le rituel, en présence de Pierre Trousier, du lieu de Villeneuve, soussigné, Joseph et Paul Bernard, frères, Joseph Laugier, consul, et Joseph Roux, tous de ced[it] lieu d’Ongles, témoins requis et soussignés.
[Bernard, Laugier, Bernard, Roux, Thomassin prieur, Trousier]

De suite après la confession des époux, le père donna son consentement « attendu qu’elle [marguerite mourarde de ce lieu d’ongles] a exposé en justice d’être grosse des œuvres dud étienne son fils ».

Le 19 mars suivant (« fête de saint joseph »), le mariage fut publié dans la paroisse d’Ongles et le lendemain dans celle de Limans.

  • Registre paroissial d’Ongles (Alpes-de-Haute-Provence)
  • Anecdote signalée par Yve Chetaille
  • Photographie : DR.

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