Tremblement de terre de 1909 Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/tremblement-de-terre-de-1909/ 500 ans de faits divers en Provence Mon, 07 Jul 2014 11:18:11 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.2 https://www.geneprovence.com/wp-content/uploads/2024/04/cropped-434541497_912630390609581_141579584347965292_n-32x32.png Tremblement de terre de 1909 Archives - GénéProvence https://www.geneprovence.com/category/tremblement-de-terre-de-1909/ 32 32 [Provençal] Le Trembleur / Lou Tremoulaire https://www.geneprovence.com/lhistoire-du-trembleur/ https://www.geneprovence.com/lhistoire-du-trembleur/#respond Mon, 19 Aug 2013 00:14:20 +0000 http://www.geneprovence.com/?p=7415 Voici une petite histoire inspirée du tremblement de terre de Lambesc, du 11 juin 1909. Nous vous la proposons en français, accompagnée de sa traduction provençale réalisée par Martine Bautista. ILS ÉTAIENT FIANCÉS depuis la Saint-Michel 1908, et se marièrent le 30 avril 1909, le dernier jour permis avant le mois de mai pour respecter la coutume religieuse.

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Voici une petite histoire inspirée du tremblement de terre de Lambesc, du 11 juin 1909. Nous vous la proposons en français, accompagnée de sa traduction provençale réalisée par Martine Bautista.


ILS ÉTAIENT FIANCÉS depuis la Saint-Michel 1908, et se marièrent le 30 avril 1909, le dernier jour permis avant le mois de mai pour respecter la coutume religieuse.
Ils ne partirent pas en voyage de noces, ce n’était pas la mode et le travail pressait aux champs.
Le novi était paysan et fier de l’être. Il était surtout orgueilleux de ses chevaux. Des bêtes splendides pour lesquelles un tiers du domaine était semé en luzerne.
Même le jour de ses noces, il fit attendre le maire et le curé en prenant le temps de donner à manger et à boire à ses chevaux.
Rien d’étonnant par conséquent à ce qu’il préférât passer des nuits de printemps dans les ruisseaux d’arrosage plutôt qu’avec sa jeune épouse.
Tous les paysans qui font de la luzerne savent que celle-ci adore être arrosée durant la nuit. C’est sous la lune qu’elle boit le mieux et puis cela permet de faucher l’eau aux voisins…
La jeune femme faisait bon cœur contre mauvaises nuits, et quoiqu’elle fût lasse de dormir dans ses draps de lin, elle faisait la part des choses en se disant que dès qu’il aurait achevé l’arrosage des luzernes, elle l’aurait enfin pour elle seule !
Le matin du 11 juin 1909, avant de partir aux champs, le jeune paysan annonça à sa femme : « Ce soir, je couche ici… J’ai fini les arrosages… »
Elle était provençale, donc pragmatique, et répondit simplement :
« Bon… Alors, je change les draps… »
Elle chantonna toute la journée en attendant le retour de son jeune mari.
Ils se couchèrent très tôt… À l’heure des poules… Et entreprirent de combler le retard de câlins causé par l’arrosage des luzernes.
lambesc-tremblement-de-terreIl n’y avait pas une heure qu’ils étaient couchés que soudain, braoum, badaroum, roum… Le tremblement de terre !
Les meubles tremblaient, le lit tremblait, la maison tremblait, et la jeune mariée ne se rendit compte de rien !
Elle dit simplement à son homme :
« Va plus doucement mon chéri… Qu’est-ce que qu’ils vont dire les voisins, même la maison qui tremble ! »
Le lendemain, elle ne voulut même pas croire qu’il y avait eu un tremblement de terre… même en sachant que son mari était désormais surnommé « Le Trembleur » !
Et bien des années plus tard, elle regardait encore les fentes des murailles en soupirant : « Quelle nuit… Oh, quelle nuit ! »


ĖRON FIANÇA DESPIÈI la Sant-Miquèu de 1908 e se maridèron lou 30 d’abriéu de 1909, lou darrié jour permes avans lou mes de Mai pèr respeta la coustumo religiouso. Noun partiguèron en viage de noço, èro pas lis usanço en aqueste tèms, demai i’avié forço travai dins li champ.

Lou nòvi èro pacan e fièr de l’èstre. Èro subretout ourgueious de si chivau. De bèstis ufanouso pèr quau un tiers dóu tenemen èro semena de luserno.

Meme lou jour de si noço, faguè espera lou conse e lou capelan en prenènt lou tèms d’apastura e d’abéura si chivau. Rèn d’estounant coume acò que preferissié passa li niue de la primo dins li canau d’arrousage pulèu qu’emé sa jouino nòvi.

Tóuti li pacan que fan de luserno, sabon que i’agrado d’èstre arrousado de niue. Es souto la luno que bèu lou miés e pièi permes d’empega d’aigo i vesin… La jouino femo fasié bon cor contro marrìdi niue emai fuguèsse lasso de dourmi dins si lançòu de lin, se disié que tre l’arrousage de luserno acaba, l’aurié enfin pèr elo souleto !

De matin, lou 11 de jun 1909, avant que de parti i champ, lou jouine pacan venguè à sa femo : « Aqueste sèr, couche aqui… Ai fini lis arrousage… »
Èro prouvençalo, adounc pratico. Respoundeguè simplamen : « Bon… alor change li linçòu… »

Cantounejè touto la journado en esperant lou retour de soun jouine mari. S’empaièron d’ouro… A l’ouro de galino… E entre-prenguèron de faire gingin pèr lou manco causa pèr l’arrousage de luserno.
İ’avié pas uno ouro qu’èron ajassa que subran, braoum, badaroum, roum… Lou terro-tremo !

Li moble tremoulavon. Lou lié tremoulavo. L’oustau tremoulavo. E la jouino nòvi se n’en rendeguè pas comte !

Diguè simplamen à soun ome :

« Vai mai plan moun bèu… de que van dire li vesin ?… meme l’oustau que tremoulo ! »
L’endeman, vouguè pas meme crèire que i’avié agu un terro-tremo… Meme en sachènt que soun ome avié pèr escais-noum « lou tremoulaire » !

Bèn d’annado plus tard, regardavo encaro lis asclo de la muraio en souspirant : « Queto niue… oh, queto niue ! »

Photographie : DR.

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À l’œuvre ! (l’après-tremblement de terre du 11 juin 1909) https://www.geneprovence.com/a-loeuvre-lapres-tremblement-de-terre-du-11-juin-1909/ https://www.geneprovence.com/a-loeuvre-lapres-tremblement-de-terre-du-11-juin-1909/#respond Mon, 29 Jun 2009 19:37:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=593 Louis Teissier, avocat à la cour d'appel d'Aix, licencié ès lettres.

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Louis Teissier, avocat à la cour d’appel d’Aix, licencié ès lettres.
« Maintenant que les heures de stupeur se sont éloignées avec le temps ; après avoir contemplé douloureusement les ruines amoncelées en un instant par les forces aveugles de la nature, il convient d’envisager l’avenir avec confiance et d’ôter définitivement le voile de deuil qui pèse depuis un mois sur notre région.
D’ailleurs, le découragement qui suivit la catastrophe ne fut pas de longue durée, l’espérance qui survit toujours au cœur de l’homme, cette confiance salutaire, cette foi en l’avenir qui triomphe du monde et du destin, triompha bientôt de l’épouvante.

(Cliché Crémieux. DR.)
(Cliché Crémieux. DR.)

Un moment surprise par le choc redoutable, notre cité s’est ressaisie, et l’on se remit à l’ouvrage ; le travail acharné reprit dans les maisons branlantes, l’activité commerciale persista à travers nos rues détruites, sous le réseau des épontilles provisoires.
Malgré tous les prophètes de malheur, qui abusèrent de leur énervement, les populations sinistrées n’ont pas perdu un instant l’espoir du relèvement et l’amour de leur terre.
Le paysan a bientôt quitté le campement improvisé pour regagner les champs, l’ouvrier est sorti des baraques des rescapés, se dirigeant vers son atelier à moitié détruit ; aux étrangers charitables qui accouraient à Saint-Cannat et à Rognes, le lendemain de la catastrophe, les habitants demandaient avec plus d’insistance que du pain, des outils pour continuer leurs travaux interrompus ; les visiteurs, la presse marseillaise et régionale furent étonnés de l’activité salonaise, en ces moments néfastes, et le jour est prochain où, comme San Francisco*, notre ville ressuscitera plus belle de ses ruines.
Bel exemple d’énergie et de solidarité que le peuple provençal sut donner au monde en ces heures de tristesses ; cette race si entreprenante et si hardie a montré par son attachement au sol nourricier qu’elle n’avait rien perdu de ses qualités natives ; malgré le caprice désastreux de cette terre d’amour, tous sont retournés à elle comme à une femme aimée, dont on endure, à cause de sa beauté, toutes les cruelles fantaisies.
Et ce n’est pas la première fois que la « gueuse parfumée » est méchante pour les siens ; au IIIe siècle de notre ère, si l’on en croit les chroniques latines de l’époque, un cataclysme effroyable dévasta notre pays. C’est l’époque où Tauroentum, Maguelonne et de nombreuses villes romaines sur la côte, de Narbonne à Nice, s’abîmèrent dans les flots, il y eut plus de cent mille victimes et Marseille fut détruite. Combien sont infimes à côté de ce désastre les malheurs d’aujourd’hui !
Malgré tout, la Provence resta la douce patrie qui enchantait Ausone par la vie heureuse de son sol, celle dont les troubadours et les félibres chantèrent depuis lors les charmes gracieux, celle qui se manifestait à Arles dernièrement dans l’œuvre et la personne d’un de ses fils les plus glorieux ! Sous l’éternelle joie du ciel et du soleil, comment la mémoire des hommes ne perdrait-elle pas vite le souvenir des épouvantes passées ? Dans ce paradis comme dans celui de Dante, ne doivent plus entrer les plaintes, ni les pleurs.
C’est pourquoi, déjà dans nos campagnes, selon les vers prophétiques de Sully-Prudhomme :

C’est le réveil multiple et graduel du monde
Au branle de ses lois qui n’ont jamais dormi.

(Cliché Crémieux. DR.)
(Cliché Crémieux. DR.)

Les belles moissons qui ondulent dans les plaines de Saint-Cannat et de Lambesc tombent sous les faucilles, l’or du soleil rebâtira les villages détruits, les vignes de Rognes mûrissent sur les coteaux dorés, et sous les treilles en fleurs, dans les lents après-midi de l’été, les jeunes filles recommencent à rêver d’amour.
Toutes les initiatives se concertent, les énergies s’unissent ; les cœurs qui ne faiblirent pas dans le malheur sauront assurer l’avenir, la fatalité plusieurs fois vaincue n’osera plus s’acharner sur les forces qui lui résistèrent victorieusement ; n’y a-t-il pas dans toutes ces pensées consolantes une force qu’on ne retrouve jamais dans la plus vaste plainte, dans la plus belle idée mélancolique ?
« Une grande idée profonde et attristée, a dit un philosophe**, c’est de l’énergie qui éclaire les murs de sa prison en consumant ses ailes dans les ténèbres ; mais la plus timide pensée de confiance, d’abandon enjoué aux lois inévitables, c’est déjà une action qui cherche un point d’appui pour prendre enfin son vol dans l’existence. »
Autour de la ruche dévastée par l’orage, les abeilles rassemblées bourdonnent et s’empressent ; à l’œuvre ! reconstruisons comme elles nos maisons détruites ; et bientôt, comme autrefois, les jours heureux, dorés comme du miel, s’écouleront en heures douces, sous le ciel toujours bleu, sur la vieille terre de Provence. »


* Allusion au tremblement de terre qui a détruit la ville californienne de San Francisco trois années plus tôt.
** Maurice Materlinck, La Sagesse et la Destinée, 1908.

 

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Les funérailles de Vernègues (13 juin 1909) https://www.geneprovence.com/les-funerailles-de-vernegues-13-juin-1909/ https://www.geneprovence.com/les-funerailles-de-vernegues-13-juin-1909/#respond Sun, 28 Jun 2009 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=594 [caption id="attachment_5683" align="alignleft" width="300"] Restes de Vernègues après le tremblement de terre.(Cliché Astier.

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Restes de Vernègues après le tremblement de terre. (Cliché Astier. DR.)
Restes de Vernègues après le tremblement de terre.
(Cliché Astier. DR.)

« En arrivant aux pieds de ce pauvre village, le visiteur dit tout d’abord : “Voilà ce qui fut le Vernègues !” Ce qui reste debout, en effet, comprend deux ou trois maisons (et combien endommagées !), puis la mairie qui, par une chance inexplicable, a pu résister à la violence de la secousse. Perché sur un immense rocher, le vieux château et le rocher s’effondrèrent sur les maisons pour démolir de fond en comble celles que le cataclysme avait laissées, non point intactes, mais dans un état beaucoup moins terrifiant. De l’église, il ne reste plus qu’un pan de mur que les soldats du génie ont dû abattre.
Vernègues n’a eu à enregistrer que deux morts, malgré la furie du cataclysme, mais c’est bien par miracle. Le fils du garde de la commune fut projeté hors de son lit dans un terrain situé en contrebas de 15 mètres et il put se relever sans la moindre blessure. D’autre part, neuf ouvriers italiens habitant dans une maison se trouvant sur le chemin de l’église furent ensevelis sous leur toit. Ils se dégagèrent d’eux-mêmes, bien que l’immeuble où ils habitaient se trouvât dans un endroit pitoyable, et aucun d’eux n’avait reçu la moindre blessure. Cela tient du miracle !

Le centre du village a reçu les blocs de l’immense rocher supportant le vieux château, causant des dégâts monstrueux. (Cliché Ruat. DR.)
Le centre du village a reçu les blocs de l’immense rocher supportant le vieux château, causant des dégâts monstrueux.
(Cliché Ruat. DR.)

Les deux victimes sont Mme veuve Bélon, mère du dévoué maire de Vernègues, et M. Louis Michel. Leurs obsèques furent célébrées le dimanche 13 juin, au milieu d’un grand nombre de personnes venues des environs. Le Conseil municipal d’Alleins, avec son drap mortuaire, et toute la population de cette commune avaient eu à coeur de se rendre au Vernègues. Dans le cortège, on remarquait, en outre, le juge de paix d’Eyguières et diverses autres notabilités.

Après l’absoute, M. l’abbé Agard prononça une très émouvante allocution. Au cimetière, deux autres discours furent dits par M. Terrin, maire d’Alleins, et par M. Tuaire, conseiller d’arrondissement, au nom du gouvernement.
On se plaît à reconnaître que M. Bélon, maire, et ses collaborateurs du Conseil municipal, firent tous preuve, au cours de ces tristes jours, d’un dévouement au-dessus de tout éloge. »

[anonyme]

 

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La nuit du 11 juin 1909 à Pélissanne https://www.geneprovence.com/la-nuit-du-11-juin-1909-a-pelissanne/ https://www.geneprovence.com/la-nuit-du-11-juin-1909-a-pelissanne/#respond Fri, 26 Jun 2009 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=595 Par Eugène Caire, président de la Société de Secours mutuel La Pélissannaise.

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Par Eugène Caire, président de la Société de Secours mutuel La Pélissannaise.

 

« Après une journée de durs labeurs, toute claire et ensoleillée, les habitants de Pélissanne se livraient aux douceurs du far niente et s’apprêtaient à passer leur soirée suivant leurs habitudes, le plus grand nombre en babillant devant leur porte et d’autres au café où certains taquinaient la dame de pique. Pour notre part, nous savourions le tilleul parfumé de l’ami Laurens, au café de l’Univers.
Au moment où nous éclairions une cigarette (c’était 9 h 18), notre main se met à trembler, impossible de faire se joindre l’allumette et le tabac, notre corps entier suit le même mouvement et puis, tout d’un coup, un grondement sourd s’approchant en roulement de centaines de tambours, des craquements sinistres, une secousse brusque et brutale dans un sens que suit une autre secousse non moins vive dans un autre sens, la sarabande des verres et des tables avec, en accompagnement, celle de la batterie de cuisine, la cessation subite de l’éclairage électrique, et des cris ! et des clameurs ! D’un bond, nous sommes dehors ! Mais, au même instant, la génoise de la boulangerie Limouzy s’abat à nos pieds, un bruit de matériaux en chute se répand autour de nous en même temps qu’une poussière âcre et intense remplit la rue et nous prend à la gorge. Les cris et les clameurs redoublent de plus belle car, au milieu de l’obscurité, ce sont les familles qui appellent à elles chacun de leurs membres, ce sont les voisins qui crient leurs voisins, ce sont les suppositions les plus abracadabrantes qui sont jetées à tous les échos.

Maison en ruine dans laquelle est morte la jeune Sophie Castellas (9 ans). Sept personnes y furent ensevelies mais, par chance, purent être dégagées vivantes. (Cliché Héry. DR.)
Maison en ruine dans laquelle est morte la jeune Sophie Castellas (9 ans). Sept personnes y furent ensevelies mais, par chance, purent être dégagées vivantes. (Cliché Héry. DR.)

Et, des groupements qui se sont hâtivement formés à la lueur vacillante d’une petite bougie ou d’une fumante lampe à pétrole, on entend monter des soupirs et des gémissements ; on entend aussi l’un crier que c’est l’usine à électricité qui vient de sauter, tandis qu’un autre lui répond que c’est la poudrerie de Saint-Chamas, et qu’un autre encore déclare que c’est l’ancien volcan de Beaulieu qui vient de faire éruption. Mais la prédiction de de Parville* revient à la mémoire de certains, et il est bientôt unanimement admis que c’est le tremblement de terre qui vient de sévir. Et avec quelle violence ! La course éperdue dans les rues, les interjections d’effroi, l’apeurement de tous, le disent assez.
Et, tandis que, en simple chemise, certains accourent se blottir dans les groupements, on voit sortir des vieux quartier de “Dansville” toute une famille éplorée traînant, sur un charreton à bras, une des filles, Virginie Vivian, toute ensanglantée. On la dépose au café du Commerce où on l’entoure de soins.
Pendant ce temps, la nouvelle se répand dans la foule que, sous les débris des nombreux immeubles écroulés dans “Dansville”, gît la famille Lacals. Il n’y a qu’une partie de vrai dans cette rumeur. La famille Lacals n’a pas toute été prise par la chute de ses deux maisons, et la plupart de ses membres n’ont même pas été blessés. mais Léonie Lacals, veuve Castellas, a été prise jusqu’à la ceinture sous les pierrailles et est blessée grièvement, tandis que sa jeune enfant, Sophie, a été atteinte à la tête par les matériaux et est morte sur le coup.
Autre part, dans la rue de la République, la chute de la toiture de la cordonnerie Pietri vient d’écraser Virginie Deynès qui est emportée mourante après de terribles efforts qu’ont faits de courageux sauveteurs pour la dégager. Cette pauvre femme ne devait survivre que quelques jours à ses affreuses blessures.

Un immeuble de Pélissanne après le tremblement de terre. (Cliché Ruat. DR.)
Un immeuble de Pélissanne après le tremblement de terre. (Cliché Ruat. DR.)

Et c’est Lyon Achille, c’est Montauriol, c’est le jeune Barral, et bien d’autres personnes qu’on retire des décombres avec des blessures sur tout le corps. Tandis que les nouvelles les plus pessimistes arrivent peu à peu de Salon, de Lambesc, d’Aix, etc. ! Ainsi s’écoulent les heures séculaires de cette nuit tragique !
Enfin, voici le petit jour qui s’annonce au loin, ses premières lueurs blafardes éclairent petit à petit notre pauvre localité et dissipent un brin l’inquiétude qui envahit nos âmes. Mais quel spectacle douloureux il nous permet de contempler ! Plus de vingt maisons écroulées et dévastées, tout un quartier en ruines, tous les immeubles de Pélissanne et les bastides lézardés et ébranlés avec des dégâts considérables, presque toutes les toitures effondrées et des récoltes anéanties et, brochant par-dessus tout, le clocher démoli et décapité !
C’est navrant et c’est désolant ! Aussi, que de larmes amères sillonnent les joues des femmes et des enfants, et combien d’homme ont une perle au coin de l’œil ! C’est la ruine, c’est la misère, qui s’appesantissent sur nos foyers, tandis que l’impitoyable camarde** a emporté quelques-uns des nôtres !
À ces victimes des aveugles éléments, nous renouvelons ici l’adieu fraternel et ému que leur fit l’unanimité de notre population en assistant tout entière à leurs obsèques. Leur souvenir restera vivant en nos mémoires.
Et nous disons à nos concitoyens : Haut les cœurs ! pas de pusillanimité, pas de vaines craintes ! À l’œuvre pour réparer les dommages et pour redonner à notre coquette cité l’aspect souriant qu’elle avait avant le sursaut tellurique. Courage, amis, restez attachés à votre petite patrie, car il n’est pas possible que notre belle terre provençale, si nourricière et si féconde, se soit changée à jamais en une marâtre affolée et malfaisante ! »


* Henri de Parville (1838-1909) était rédacteur scientifique. Il supposait qu’un tremblement de terre finirait par frapper la Basse-Provence.
** Camarde : figure allégorique de la Mort.

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L’association des Dames françaises – Croix-Rouge et le tremblement de terre de 1909 https://www.geneprovence.com/lassociation-des-dames-francaises-croix-rouge-et-le-tremblement-de-terre-de-1909/ https://www.geneprovence.com/lassociation-des-dames-francaises-croix-rouge-et-le-tremblement-de-terre-de-1909/#respond Wed, 24 Jun 2009 09:54:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=596 [caption id="attachment_5322" align="alignright" width="300"] Mmes Bohn, Silbert, Mlle Blanchard, Mmes Apt, Bruschet et Mlle André préparant les pansements.(Cliché L. Meifren, Marseille. DR.)[/caption] L'association des Dames françaises - Croix-Rouge était représentée sur les lieux du tremblement de terre du 11 juin 1909, dès le lendemain du drame par Mmes Bohn, Destouches, Silbert, Blanchard et M. le professeur Imbert, de Marseille.

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Mmes Bohn, Silbert, Mlle Blanchard, Mmes Apt, Bruschet et Mlle André  préparant les ansements. (Cliché L. Meifren, Marseille. DR.)
Mmes Bohn, Silbert, Mlle Blanchard, Mmes Apt, Bruschet et Mlle André préparant les pansements.
(Cliché L. Meifren, Marseille. DR.)

L’association des Dames françaises – Croix-Rouge était représentée sur les lieux du tremblement de terre du 11 juin 1909, dès le lendemain du drame par Mmes Bohn, Destouches, Silbert, Blanchard et M. le professeur Imbert, de Marseille.
Leur tâche consistait à faire profiter les victimes de leur dévouement sans borne.

Mme Dadre, Mlle Tsiropinas et Julie et Adèle, deux jeunes filles restées 18 heures sous les décombres à Rognes. (DR.)
Mme Dadre, Mlle Tsiropinas et Julie et Adèle, deux jeunes filles restées 18 heures sous les décombres à Rognes. (DR.)

M. Poutet, président du comité de secours de Rognes, écrira d’ailleurs une lettre pour rendre hommage aux qualités de ces femmes :

« L’œuvre de bien accomplie ici par les Dames françaises a fait l’admiration de tous. Arrivées dès la première heure, c’est-à-dire au moment précis où l’on retirait des décombres les premiers blessés, ces infirmières dévouées se mirent à l’œuvre et, durant un mois, nuit et jour, firent preuve d’une abnégation au-dessus de tous les éloges. Grâce à leurs soins assidus, tous nos malheureux sont guéris ou hors de danger ; grâce à leur charité inépuisable, bien des misères ont été soulagées ; grâce aux bonnes paroles d’encouragement qu’elles ne cessaient de répandre, bien des infortunés ont retrouvé force et courage. Elles nous ont quittés, hier, et ce n’est pas sans regrets ni sans larmes qu’on les a vues s’éloigner de notre malheureux pays ou leurs bienfaits resteront mémorables. Au nom de notre population affligée, nous leur disons merci, et nous les prions de bien vouloir agréer l’expression de la profonde reconnaissance publique. »

Édith Fraissinet, Mlles Kelsey et Tsiropinas, et Mme Destouches faisant un pansement de la jambe. (Cliché Panelle. DR.)
Édith Fraissinet, Mlles Kelsey et Tsiropinas, et Mme Destouches faisant un pansement de la jambe.
(Cliché Panelle. DR.)

Un hommage rendu à ces dames que nous reproduisons ici pour louer la valeur de :
Mlle André,
Mmes Apt, Bertoglio, Bruschet, Dadre,
Mlles Édith Fraissinet, Jeanne Fraissinet, Kelsey,
Mmes Lisbonis, Sugdury,
Mlles Paggi et Tsiropinas.
Sans oublier, évidemment, les dames évoquées en début d’article :
Mme Bohn, la présidente,
Mme Silbert, la vice-présidente,
Mme Destouches, la secrétaire générale,
Mlle Blanchard, la trésorière.
Pour plus de renseignements sur l’ADF (Association des Dames françaises), voir les liens ci-dessous :

 

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La nuit du 11 juin 1909 à Lambesc https://www.geneprovence.com/la-nuit-du-11-juin-1909-a-lambesc/ https://www.geneprovence.com/la-nuit-du-11-juin-1909-a-lambesc/#respond Mon, 22 Jun 2009 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=597 Racontée par Raymond Dauphin, témoin oculaire « VENDREDI 11 juin 1909... Cette date fatale restera à jamais gravée dans ma mémoire ; son seul souvenir fera toujours revivre en moi les heures atroces que nous avons passées et le spectacle navrant d'une population désolée.

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Racontée par Raymond Dauphin, témoin oculaire
« VENDREDI 11 juin 1909…
Cette date fatale restera à jamais gravée dans ma mémoire ; son seul souvenir fera toujours revivre en moi les heures atroces que nous avons passées et le spectacle navrant d’une population désolée.
Une vieille habitude veut que je me trouve chaque soir après le souper au café Nicolas, située sur la Grand-Rue ; je passe là quelques heures agréables en compagnie de bons amis.

La ferme de Croigne dans laquelle  les quatre enfants Philip ont trouvé la mort.  Cliché Ruat. DR.
La ferme de Croigne dans laquelle
les quatre enfants Philip ont trouvé la mort.
Cliché Ruat. DR.

Le 11 juin au soir, je me trouvais donc dans cet établissement, causant avec mes amis, loin de me douter qu’une terrible catastrophe nous guettait. Tout d’un coup, à 9 heures 19 très exactement, nous entendons une formidable détonation, nous nous sentons progressivement secoués, on eut dit qu’on pressait fortement sur nos épaules pour nous affaisser. Après ce mouvement de verticalité, un mouvement beaucoup plus fort de latéralité suivit ; les chaises, tables, verres, carafes sont renversées, une cloison dégringola dans le café et la lumière s’éteignit. Une vive panique s’empare de nous tous, nous nous élançons vers la porte, nous nous bousculons, nous marchons sur des personnes qui, s’étant heurtées à des chaises, étaient tombées, et nous arrivons enfin sur la terrasse du café. Là, un spectacle bien plus navrant nous attendait.
Toute une population surprise par le tremblement de terre que nous venions de subir, courait affolée dans les rues ; ici, c’est une femme serrant dans ses bras son enfant nu et appelant à grands cris son mari ; là, c’est un homme, Louis Isnard, demandant du secours pour retirer son père, sa mère, son frère et ses deux sœurs qui sont sous les décombres dans le quartier du Castellas ; successivement, on vit Maurin, Pougaud, Matheron, Chauvet, Philip, etc., venir demander des secours pour retirer des décombres les cadavres de leurs femmes et de leurs enfants.
C’est alors que, après avoir pensé à soi-même, on dut prendre courage et aller sortir des décombres meurtriers les malheureuses victimes. De nombreux habitants se dévouèrent à cette tâche ; nous citerons au hasard Émile Giraud, Albert Allemand, Fernand Giraud, Louis Imbert, etc., qui, sans relâche, travaillèrent toute la nuit à dégager les morts.
Pendant ce temps-là, la population évacuait Lambesc et se retirait tristement sur le plateau de Berthoire.

Restes d’un foyer de Lambesc. Cliché Boissonnas-Détaille. DR.
Restes d’un foyer de Lambesc.
Cliché Boissonnas-Détaille. DR.

Hommes, femmes, enfants, vieillards, infirmes, quittaient leur demeure, craignant qu’une nouvelle secousse ne vint augmenter le nombre des victimes. La température ayant sensiblement baissé, de grands feux s’allumèrent et les flammes qui s’en dégageaient éclairaient des visages empreints de tristesse et de désespoir. Ah ! la terrible nuit ! les six heures qu’elle dura nous sembèrent des siècles ; nous craignions l’obscurité et il nous semblait que, le jour arrivant, un gai soleil et un temps chasseraient de notre esprit le cauchemar qui le hantait. Hélas, il n’en fut rien ! le lendemain, à l’aube, un nouveau spectacle navrant s’offrit à nos yeux, notre pauvre Lambesc nous apparut en ruines ; en rentrant dans nos maisons, nous nous heurtâmes à des tas de plâtras, à des meubles renversés, à des objets que la terrible secousse avait réduits en miettes. Notre pauvre clocher nous apparut fortement ébranlé, notre église toute lézardée, les rues étaient encombrées de matériaux provenant de la chute des murs ; à l’usine Barbier, où je me rendis, une cheminée en maçonnerie de 25 mètres s’était abattue sur le laboratoire qu’elle avait saccagé. Dans le quartier du Castellas, aucune maison n’avait échappé à la terrible catastrophe ; c’était navrant et je renonce à décrire la douleur que provoqua en moi ce terrible spectacle.
À 6 heures du matin, je me trouvais sur la place Lazare-Carnot ; un camion descendait au pas sur la Grand-Rue ; un linceul blancrecouvrait les corps des quatre enfants Philip que les décombres avaient engloutis à la ferme de Croigne ; derrière, venait une voiture sur laquelle un homme et une femme sanglotaient ; c’étaient les maheureux parents qui accompagnaient les corps de leurs chérubins qu’on allait déposer à l’hospice, près de leurs frères d’infortune. Le passage de ce camion de la mort, de cette voiture de douleur, nous étreignit et, silencieux, en pleurant, nous nous découvrîmes.
Telles sont mes impressions sur la terrible catastrophe du 11 juin 1909 ; elles ne donneront au lecteur qu’une vague idée du désastre ; car il n’est pas possible de décrire exactement les heures d’angoisse et les tristes conséquences que provoqua ce tremblement de terre. »

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La carte du tremblement de terre de 1909 https://www.geneprovence.com/la-carte-du-tremblement-de-terre-de-1909/ https://www.geneprovence.com/la-carte-du-tremblement-de-terre-de-1909/#comments Sat, 20 Jun 2009 04:00:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=598 [caption id="attachment_5687" align="aligncenter" width="709"] Publié in Bulletin de la Société Astronomique de France, M. Flammarion, 1909.[/caption] Légende : Courbe I. Secousse signalée seulement par les instruments (sismographes). Courbe II. Secousse signalée par les instruments et ressentie par quelques personnes au repos. Courbe III. Secousse sensible par un grand nombre de personnes au repos. Courbe IV. Secousse constatée par l'homme en activité.

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Publié in Bulletin de la Société Astronomique de France, M. Flammarion, 1909.
Publié in Bulletin de la Société Astronomique de France, M. Flammarion, 1909.
Légende :
  • Courbe I. Secousse signalée seulement par les instruments (sismographes).
  • Courbe II. Secousse signalée par les instruments et ressentie par quelques personnes au repos.
  • Courbe III. Secousse sensible par un grand nombre de personnes au repos.
  • Courbe IV. Secousse constatée par l’homme en activité. Ébranlement d’objets, trépidation des vitres.
  • Courbe V. Secousse généralement ressentie. Tintement de sonnettes, ébranlement de meubles, lits, etc.
  • Courbe VI. Réveil général des dormeurs, oscillation des lustres, arrêt des pendules, ondulation des arbres. Effroi.
  • Courbe VII. Renversement d’objets dans les appartements. Tintement des cloches. Chute des plâtras. Grand effroi.
  • Courbe VIII. Murs lézardés, chute de cheminées. Épouvante.
  • Courbe IX. Destruction partielle ou totale de quelques édifices.
  • Courbe X. Grands désastres. Ruines. Bouleversement des couches terrestres. Crevasses. Éboulement de montagnes.

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Les communes moins touchées par la tremblement de terre (2e partie) https://www.geneprovence.com/les-communes-moins-touchees-par-la-tremblement-de-terre-2e-partie/ https://www.geneprovence.com/les-communes-moins-touchees-par-la-tremblement-de-terre-2e-partie/#respond Fri, 19 Jun 2009 09:53:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=599 Après la secousse, des bruits commencèrent à poindre dans toute la Provence. On disait que 30 000 personnes avaient péri à Nice, qu’Aix avait été ravagée et que la Côte d’Azur avait été engloutie. Localement, les secousses ressenties furent toutefois impressionnantes : Marseille (Bouches-du-Rhône) : « La première secousse fut légère.

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Après la secousse, des bruits commencèrent à poindre dans toute la Provence. On disait que 30 000 personnes avaient péri à Nice, qu’Aix avait été ravagée et que la Côte d’Azur avait été engloutie.
Localement, les secousses ressenties furent toutefois impressionnantes :

Marseille (Bouches-du-Rhône) :
« La première secousse fut légère. D’autre suivirent, plus fortes, plus violentes, provoquant en certains immeubles la chute des frontons de meubles et même de petites cloisons. Le public s’effraya. […] L’instinct de conservation fit sortir de chez eux grand nombre de gens. Une sorte de panique se produisit. Les enfants surtout criaient, pleuraient, voulaient quitter les maisons et chercher un abri. »

Montpellier (Hérault) :
« Aucun accident n’est signalé, sauf une femme qui aurait été projetée de son lit sur le sol de sa chambre. »

Avignon (Vaucluse) :
« De nombreuses familles ont veillé toute la nuit de crainte d’être surprises dans leur lit par une nouvelle trépidation […] « À Saint-Ruf, un jardinier, qui arrosait ses plantes et se trouvait sur une passerelle, a été si surpris par la trépidation, qu’il est tombé dans une fosse sans se faire du mal. Au bar des Glaces, des bouteilles mal assujetties sur les étagères se sont cassées.

Cadenet (Vaucluse) :
« La secousse a duré de 3 à 5 secondes. […] Dans les cafés, les chaises ont été renversées ; les pendules se sont arrêtées à 9 h 15 ; des plafonds et des cheminées se sont écroulés, mais sans causer d’incident. »

Ansouis (Vaucluse) :
« Les lits roulaient, les sonnettes des maisons résonnaient, la lumière électrique s’est éteinte. »

Carpentras (Vaucluse) :
« Les portes ont été agitées et le gaz s’est éteint dans les cafés. »

Orange (Vaucluse) :
« Les secousses ont été violentes ; bon nombre d’habitants sont descendus dans la rue à demi-vêtus ; des réservistes effectuant une période d’instruction au 15e escadron, pris de frayeur, quittèrent la caserne et se dispersèrent dans la cour. »

Toulon (Var) :
« Exactement à 9 h 17, un léger tremblement de terre a été ressenti […]. Les habitants descendent dans les rues, se forment en groupes et se font part de leurs impressions. On ne signale jusqu’ici aucun accident de personnes.
« Dans la rue Neuve, des habitants qui étaient encore à table au moment du tremblement, déclarèrent que les assiettes ont remué et que des lampes se sont éteintes. D’autres personnes disent que dans de grandes cages les oiseaux se sont mis à voler ; on raconte aussi que des chiens ont aboyé au moment de la commotion.
« À l’hôpital maritime, presque tous les malades ont quitté leur lit et il a fallu la prière instante du docteur Abeille de la Colle pour leur faire réintégrer les salles.
« Dans les casernes du 111e de ligne et de l’infanterie coloniale, tous les soldats abandonnèrent la chambrée. L’intervention des officiers a rassuré les hommes.

 

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Les communes moins touchées par le tremblement de terre de 1909 https://www.geneprovence.com/les-communes-moins-touchees-par-le-tremblement-de-terre-de-1909/ https://www.geneprovence.com/les-communes-moins-touchees-par-le-tremblement-de-terre-de-1909/#respond Tue, 16 Jun 2009 15:38:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=600 Puyricard compte de nombreuses maisons lézardées. Les fermes à proximité du vieux château sont particulièrement endommagées. À Pertuis, ville très éprouvée, les maisons touchées constituaient encore, naguère, un danger permanent pour la sécurité. On croyait Mallemort indemne, tandis qu’il a été fortement éprouvé.

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Puyricard compte de nombreuses maisons lézardées. Les fermes à proximité du vieux château sont particulièrement endommagées.
À Pertuis, ville très éprouvée, les maisons touchées constituaient encore, naguère, un danger permanent pour la sécurité.
On croyait Mallemort indemne, tandis qu’il a été fortement éprouvé. Les lézardes des maisons ébranlées s’accentuaient tous les jours, de sorte que les familles désertaient en masse ces foyers dangereux.
À Éguilles, l’église et le château sont en très piteux état et les maisons ne valent guère mieux.
Comme Pélissanne, Lambesc et Saint-Cannat, la commune de Venelles a perdu son vieux clocher, et tout le haut du village menace ruine.
artaudAu Puy-Sainte-Réparade, où les dégâts, surtout dans la campagne, sont importants, les obsèques de Mme Léonie Long et de Mlle Albertine Long ont été purement civiles. Elles ont donné lieu à une imposante manifestation. Tous les libres penseurs de la région, l’églantine rouge à la boutonnière, avaient tenu à accompagner jusqu’à leur dernière les deux malheureuses femmes. M. Artaud (photo ci-contre), président du Conseil général et maire de cette commune, a prononcé au cimetière un discours ému dans lequel il a rappelé la vie toute d’honnêteté des deux victimes.
Le magnifique château de La Barben, rendez-vous des touristes de la contrée, et le village, n’ont pas été épargnés.
À Alleins, les dommages sont considérables. C’est de cette commune que sont partis à destination de Vernègues les courageux citoyens Ernest Arlaud, Marius Arlaud, Paul Pellegrin, Jules Mandine, Émile Michel, Jules Viaud, Albert-Laurent Brussey, Auguste Flon, Georges Von Loo, Casimir Dumas, Marius Villaron, Auguste Décanis, Jules Bompuis, Baptistin Busson, Brian, Charles Galon, qui ont tous reçu les félicitations du gouvernement.
À Mouriès, beaucoup de maisons sont lézardées, mais c’est surtout l’église et aussi le clocher qui sont le plus éprouvés. Ces deux édifices constituaient un véritable danger pour la sécurité publique ; aussi en a-t-on interdit l’accès aux habitants.
venellesÀ Meyrargues et à Peyrolles, les dégâts sont assez élevés. Dans cette dernière commune, les écoles et la gendarmerie ont été sérieusement endommagées.
À Jouques et à Saint-Paul-lès-Durance, ce sont également les écoles qui ont le plus souffert.
Les communes de Lançon, Sénas, Lamanon, Eyguières, Aureille, Port-Saint-Louis, Istres, Les Baux, Tholonet, Saint-Marc, Vauvenargues, Saint-Chamas, Ventabren, Saint-Estève, Charleval, Cornillon, Miramas, Grans, La Fare, Châteauneuf, Meyreuil, Saint-Antonin, ont eu quelques dégâts, mais grande fut la panique, dans toutes ces localités, car les habitants apeurés redoutaient la continuation des terrifiantes secousses.

Légendes

1. Artaud, maire du Puy-Sainte-Réparade.
2. L’église de Venelles après le tremblement de terre.

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Discours de Jean-Baptiste Guitton, adjoint à la mairie de Rognes (13 juin 1909) https://www.geneprovence.com/discours-de-jean-baptiste-guitton-adjoint-a-la-mairie-de-rognes-13-juin-1909/ https://www.geneprovence.com/discours-de-jean-baptiste-guitton-adjoint-a-la-mairie-de-rognes-13-juin-1909/#respond Sun, 14 Jun 2009 00:01:00 +0000 http://s430202914.onlinehome.fr/geneprovence/?p=601 « AU NOM DU Conseil municipal et de la population tout entière de Rognes, le cœur ému, j'adresse aux familles de nos concitoyens, victimes du malheur qui nous frappe tous, mes plus respectueuses condoléances ;

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« AU NOM DU Conseil municipal et de la population tout entière de Rognes, le cœur ému, j’adresse aux familles de nos concitoyens, victimes du malheur qui nous frappe tous, mes plus respectueuses condoléances ; mais je veux aussi et surtout adresser un suprême adieu à ceux qu’une mort terrible a fauchés en pleine jeunesse ou dans l’âge mûr, et que nous venons d’accompagner à leur dernière demeure.[pullquote]Votre mémoire ne sera point oubliée parmi nous et vivra éternellement dans les cœurs de ceux qui vous pleurent…[/pullquote]
Si la parole humaine est impuissante à traduire les sentiments qui nous oppressent en certaines circonstances particulièrement pénibles de la vie, c’est bien à cette heure, et en face de ces quatorze cercueils renfermant les restes de tout ce qui fut cher à beaucoup d’entre nous, et victimes du plus terrible et du plus épouvantable des désastres.
Adieu, amis bien chers ; votre mémoire ne sera point oubliée parmi nous et vivra éternellement dans les cœurs de ceux qui vous pleurent et de tous ceux qui viennent de vous accompagner au champ du repos.
Encore une fois, adieu et au revoir dans un monde meilleur. »

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