« A Manosque, ce 10 janvier 1810,
« J’ai reçu, mon cher neveu, votre lettre. Nous sommes
« tous très sensibles à vos bons souhaits du renouvelle-
« ment d’année ; ceux que nous formons ne sont pas
« moins étendus et sincères et, surtout, une heureuse
« couche à ta chère épouse à qui nous sommes très
« attachés. Mon état de faiblesse, celui de mon beau-frère
« et, surtout, ce tournement de tête, ne nous permettent
« pas de jouir de parents en amis. Soyez très persuadé
« que, si l’état de santé avait pu le permettre, ç’aurait
« été avec plaisir que nous aurions passé la quinzaine
« ensemble. Nous ne pouvons nous voir, encore moins
« faire de battement, ni d’une façon, ni d'[une] autre ; c’est impossible.
« Je te remercie de la confiture. N’y mets plus ton argent
« là, nous n’en mangeons pas. Bien de[s] choses et les plus
« tendres [et] gracieuses à m[a]d[ame] ton épouse, de tous et à Mlle
« Angélique. Une caresse pour tous au petit. Je suis
« avec l’attachement le plus sincère pour la vie. »
« Delphine Clément »
Quelques exemples d’écriture :
= « d’année ». L’absence d’apostrophe est relativement fréquente à cette époque.
= « parents ». L’absence du « t » entre la syllabe « an » (ou « en ») et un « s » est très fréquente à cette époque.
= « ç’aurait ». Écrit « saurois », la conjugaison en « oi » est normale. En revanche, la terminaison en « s » est erronée, tout comme le « s » de début de mot. L’absence d’apostrophe est logique. On se serait attendu à voir écrit : « çauroit ».
Au final, les fautes sont caractéristiques d’une personne à l’instruction correcte mais dont la pratique épistolaire est irrégulière.
- Source : Archives personnelles.
bonne anne 1810
et bonne annee 2008