Barboteur est le nom que l’on donnait à la fin du XIXe siècle aux individus de peu de moralité qui fouillaient les poches des ivrognes et des dormeurs à la belle étoile.
Dans la nuit du 8 avril 1895, deux de ces spécialistes, Théodore L., 45 ans, journalier, et Jean F., 30 ans, boulanger, aperçurent rue de l’Arsenal, à Toulon, un brave marin du nom de Guigan, embarqué sur le Neptune, qui, succombant sous le poids des litres absorbés, s’était laissé choir sur le sol et cuvait paisiblement son vin sous le regard de la pleine lune.
C’était la proie tant recherchée et nos deux barboteurs commencèrent leur besogne.
Mais à peine leurs mains insidieuses s’étaient-elles introduites dans les poches du marin que d’autres mains s’abattaient solidement sur les épaules des associés. C’était la police qui depuis longtemps les guettait et n’attendait qu’une preuve de culpabilité pour les appréhender.
On réveilla le bon marin qui fut invité à venir au poste central de police où fut ouvert un commencement d’enquête, puis les deux compères furent mis au violon en attendant la maison d’arrêt et la correctionnelle.
- La République du Var, 9 avril 1895, page 3.