La triste fin de Magdeleine Marreau (Cavaillon, 20 juillet 1839)

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Magdeleine Marreau, 34 ans, venait de perdre sa fille d’un an, Élisabeth. Mariée à Joseph Avy, un paysan de Cavaillon, le couple était éperdument accablé de chagrin.
Le père de la petite n’avait-il pas lui-même passé des nuits blanches au chevet de l’enfant, espérant voir dans sa maladie des signes d’espoir. Mais rien n’était arrivé et la petite avait fini par rendre l’âme.
Le père, en proie à une tristesse immense et à un chagrin tout aussi grand, venait de succomber au sommeil, accoudé à une table à l’extérieur de sa maison. C’était une chaude journée d’été et le temps n’aidait pas à soigner la somnolence.
Soudain un passant s’approcha de lui en lui tapotant le bras, ce qui eut pour effet de le faire sursauter. Celui-ci lui demandait à boire.
Joseph Avy était un homme bon et, malgré son chagrin, accéda volontiers à la demande de l’homme qui se présentait devant lui. Tous deux se rendirent donc au puits qui se trouvait face à la maison afin d’y prendre de l’eau.
Surpris de voir quelque chose se mouvoir au fond de l’eau, Joseph s’empressa de placer une échelle sur le parapet et descendit dans le puits.
Ô malheur ! il reconnut sa femme ! sa femme qu’il n’avait perdue de vue que depuis un court instant.
Aux cris du pauvre Joseph, bientôt répétés par ceux de ses propres enfants qui voyaient leur mère noyée, les voisins accoururent et l’on retira à grand peine le corps de la malheureuse.
Elle n’avait pas supporté le malheur qui avait accablé sa famille.
Ne connaissant pas la façon de secourir les noyés, ces braves paysans bien démunis laissèrent là la pauvre femme qu’on enterra un peu plus tard.
  • Source : Le Mercure aptésien, no du 4 août 1839, p. 4.

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