Deux escrocs secouent Brignoles (Brignoles, 12 février 1895)

Le 12 février 1895 est, à Brignoles, une journée comme les autres, jusqu’à ce que deux individus, aux profils bien distincts, viennent troubler la tranquillité des commerçants. David-André Perrier, un sexagénaire itinérant, et Frédéric Praly, un quadragénaire plus sédentaire, ont tous deux un point commun : une passion pour la fausse monnaie.
Ce jour-là, Perrier, l’œil vif et l’allure patibulaire, tente sa chance chez plusieurs commerçants. Chez Vermiglio, il essaie de régler son achat de vin avec une pièce suisse contrefaite. L’épicier, habitué aux transactions, repère immédiatement l’arnaque. Quelques rues plus loin, chez Gueirard, le tabacier, le scénario se répète. Perrier sort de sa poche une nouvelle fausse pièce, identique à la précédente.
Simultanément, Praly, le journalier, tente lui aussi sa chance. Il se rend chez Mme Le Blanc, une épicière, et lui tend une fausse pièce pour une tablette de chocolat. Puis, il se dirige vers le magasin du sieur Ventre, où il réitère son manège. Malheureusement pour lui, les commerçants, alertés par les tentatives de Perrier, sont sur leurs gardes.
Les deux hommes sont rapidement appréhendés. Face aux preuves accablantes, ils nient en bloc les accusations portées contre eux. Mais leurs mensonges ne convainquent pas les autorités.
L’affaire est alors transmise au tribunal de la Cour d’assises du Var. Dans son audience du 30 avril 1895, le président, après avoir lu l’acte d’accusation, procède à l’interrogatoire des deux prévenus, puis à l’audition des témoins.
Le jury rend tout d’abord un verdict négatif de culpabilité à l’égard de Frédéric Praly, mais affirmatif, avec bénéfice des circonstances atténuantes, en ce qui concerne David-André Perrier, le plus âgé de deux. Praly est donc acquitté, mais Perrier, lui, est condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement et 100 francs d’amende.

État civil des deux personnages :
Perrier David-André, âgé de 66 ans, né à Gaunat (Allier), le 24 novembre 1828, fils de Barthélemy et de Madeleine Cante, marchand ambulant, célibataire, sans domicile fixe.
Praly Frédéric, âgé de 42 ans, né à Saint-Marcel de Crussol, actuellement, commune de Saint-Georges-les-Bains, arrondissement de Privas (Ardèche), fils de Pierre et de Marianne Sauzet, cultivateur, sans domicile fixe, né le 27 mars 1853.

  • Source : La République du Var, 1er mai 1895, p. 2 ; ibid., 2 mai, p. 2.

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