La terrible chute de la petite Agnès (Toulon, 20 avril 1895)

Au troisième étage de la maison portant le numéro 13 de la rue Lamalgue, au Mourillon (Toulon), habitait le ménage Rusticoni, dont le chef était ouvrier du port.
Le samedi 20 avril 1895, obligés comme de coutume de se rendre à leur besogne et à leurs affaires quotidiennes, M. et Mme Rusticoni sortirent, laissant chez elles leurs trois fillettes, âgées de 3, 6 et 11 ans.
On ne sait précisément ce qui se passa mais, vers 18 heures, le locataire du rez-de-chaussée, qui se trouvait près d’une fenêtre qui ouvre sur une cour intérieure, vit passer devant lui une masse sombre qui lui parut être un paquet de linge et entendit ensuite un bruit sourd.
Il se pencha par la fenêtre et regarda au sol, apercevant devant lui le corps inanimé d’une enfant. Il appela aussitôt du secours et on accourut relever la malheureuse petite victime, qui avait cessé de vivre. Le docteur Guiol ne put en effet que constater le décès de la jeune Agnès Rusticoni, qui était née trois années plus tôt, à Altiani, en Corse, d’où la famille était originaire.
Imaginons le désespoir des parents qui rentrèrent chez eux peu après.
Les deux autres fillettes, elles, étaient si effrayés par ce qui s’était passé qu’elles ne purent parler ni donner aucune explication à ce terrible accident.
On supposait toutefois que la jeune Agnès était montée à l’appui de la fenêtre, soit pour prendre du linge qui était pendu à une corde, soit pour s’amuser. La fillette avait fait une chute de sept à huit mètres, sur le pavé de la cour et la tête avait touché en premier une cuve en bois.
Tout le voisinage, composé des habitants de la rue et des alentours, fut tristement impressionné par l’événement.
  • Source : La République du Var, 21 avril 1895, p. 2.
  • État civil de la ville de Toulon, Archives départementales du Var, 7 E 146_426.

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