L’assassinat du curé Lanthelme (Montclar, 1550)

Chapelle Saint-Léger (Montclar). Elle existait déjà du temps du curé Lanthelme.
Chapelle Saint-Léger (Montclar). Elle existait déjà du temps du curé Lanthelme.

Montclar, dans les Alpes-de-Haute-Provence, possédait sous l’Ancien Régime une cure particulièrement difficile à desservir en raison de l’éloignement et de la dispersion des paroissiens qui vivaient sur des surfaces fort étendues. En revanche, cette cure était une des plus lucratives du diocèse. En effet, le curé y jouissait du tiers de la dîme et des novales, ce qui lui donnait un revenu annuel de 700 à 800 livres, sans compter le casuel*.

Forcément, cet état engendra bien des convoitises et ce fut sans doute pour cette raison qu’un vicaire de la paroisse, nommé Lamé, voulut en 1550 se débarrasser de son curé pour récupérer son bénéfice.
Il proposa donc un jour à celui-ci, le bon père Pierre Lanthelme, d’aller promener ensemble dans la campagne. Une fois parvenus dans un endroit reculé et isolé, où personne ne les entendrait ni ne pourrait les apercevoir, Lamé s’empara d’une grosse pierre et porta de nombreux coups à la tête du curé, qui en mourut.
Le pape Jules III.
Le pape Jules III.

La cure était désormais vacante mais Lamé, étonnamment, sembla revenir à une quelconque raison, sans doute parce que son crime n’était pas parfait et que, peut-être, quelqu’un en avait été le témoin. Il prit la fuite pour Rome où il alla demander pardon au pape Jules III.

On ne le vit plus jamais revenir sur la terre de Montclar.

Note

* Revenu accordé au cas par cas selon les cérémonies présidées par le curé : mariages, baptêmes, funérailles, etc.

Source

  • D’après Antoine Albert, Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d’Embrun, 1783.
  • Image du haut : Crédit photo.

Laisser un commentaire