Le sieur Tomps a-t-il été volé ? (Venelles, 29 mars 1873)

  • Sources : Archives communales d’Aix-en-Provence, I1-15, n°226 et sq.
L’an mil huit cent, etc.
Pardevant nous, Monge Hippolyte, commissaire de police, etc.
Il s’est présenté le sieur Boucherelle Henri, âgé de 47 ans, négociant à Avignon, rue Hercule, n°6, lequel a déclaré ce qui suit :
« Le sieur Tomps Jean, âgé de 28 ans, né à Garros (Haute-Garonne) et marchand ambulant dont je suis le fournisseur prétend qu’on lui a volé dans la nuit du 29 au 30 courant, à Venelles (Bouches-du-Rhône), où il était de passage avec ses deux frères et un domestique qui lui prêtent leur concours à l’occasion de son commerce, 6.000 francs, composés de 116 billets de banque de 20 et 25 francs, et le reste de pièces d’or et d’argent, le tout contenu dans un grand porte-monnaie déposé dans le coffre placé derrière la voiture du sieur Jean Tomps et qui stationnait sur la voie publique au dit Venelles. Il est à remarquer que ce vol aurait eu lieu tandis que le domestique qui accompagne les frères Tomps était couché sur la voiture dont le coffre a été fracturé et qu’un chien de garde se trouvait dans la voiture, sans que ce dernier ait donné le moindre éveil et sans que le premier ait rien entendu. Est-il vrai, d’ailleurs, que le porte-monnaie était renfermé dans le coffre en question? Il est à remarquer, d’autre part, que dans le courant de la semaine dernière, Jean Tomps m’écrivait de Forcalquier (Basses-Alpes) de façon à m’autoriser à venir à Aix toucher l’argent afférent à des fournitures de toile et me faisait la demande de nouvelles marchandises et c’est au moment où l’argent est nécessaire pour se libérer envers moi de ce qu’il me doit que Jean Tomps se prétend volé. J’ajoute que ce dernier n’avait jamais disposé d’une somme aussi importante. »
(La suite après l’image…)

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Nous, Commissaire de police, avons entendu le sieur Tomps, Jean, âgé de 28 ans, né à Garros (Haute-Garonne), arrondissement de Saint-Gaudens, marchand ambulant, fils de Pierre et de Jeanne Marie, célibataire, sans domicile fixe, et il affirme, malgré toutes les présomptions résultant des dires de son fournisseur, qu’on lui a volé le porte-monnaie dont il s’agit; il ajoute qu’il s’entendra néanmoins avec sa famille, demeurant à Garros (Haute-Garonne) et qui possède un avoir de 15.000 francs pour désintéresser dans une certaine mesure le fournisseur, il consent même à suivre ce dernier à Avignon où il attendra la réponse de la famille Tomps à une lettre qu’elle recevra bientôt de la part de M. Boucherelle.
Les sieurs Tomps Barthélemy, âgé de 21 ans, et Tomps François, âgé de 24 ans, frères de Jean Tomps, lequel a la direction du commerce auquel il se livre avec les premiers, et le nommé Bertrand Desplan, âgé de 16 ans, né à Fonssac (Haute-Garonne), attaché comme domestique au service des dénommés, affirment que le vol dont se plaint Jean Tomps est réel, et le domestique Bertrand constata le premier l’effraction du cadenas destiné à assujettir la barre de fer qui protège le coffre où se trouvait le porte-feuille. Ils disent que leur chien n’aboie pas et que le vol a eu lieu dans la nuit alors que le domestique dormait profondément.
De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal.
Fait à Aix, etc.

L’an mil huit cent, etc.
Pardevant nous, Monge Hippolyte, commissaire de police, etc.
S’est présenté le sieur Tomps Jean, âgé de 28 ans, marchand ambulant, né à Garros (Haute-Garonne), arrondissement de Saint-Gaudens, lequel a déclaré ce qui suit :
« Je suis arrivé à Venelles, canton d’Aix, à l’occasion de mon commerce de marchand de toile, avec mes deux frères et mon domestique. Hier soir, en rentrant dans l’auberge où nous sommes logés, j’avais laissé ma voiture sur la voie publique. Toutefois, selon son habitude, mon domestique était couché la nuit dernière sur le devant de celle-ci. Ce matin, le domestique m’a annoncé qu’il venait de constater que l’on avait fracturé le coffre placé derrière la dite voiture et où j’avais déposé un portefeuille en maroquin renfermant 116 billets de banque de 20 à 25 francs et des pièces d’or et d’argent, le tout représentant la somme de 6.000 francs. Je me suis rendu de suite à l’endroit où stationnait ma voiture et j’ai constaté qu’on avait tordu une barre de fer destinée à fermer ledit coffre et qu’après avoir même supprimé le cadenas qui y est adapté, on avait ouvert le coffre contenant les valeurs et les pièces d’or et d’argent en question, et qu’on avait volé le portefeuille; je n’ai conçu aucun soupçon. »
Le domestique du déclarant, le sieur Bertrand Desplan, âgé de 16 ans, né à Fousac (Haute-Garonne), déclare qu’il a constaté le premier l’effraction du cadenas, destiné à assujettir la barre de fer qui protège le coffre où se trouvait le portefeuille.
Quant aux frères du plaignant, les nommés Tomps Barthélemy, âgé de 21 ans, et Tomps François, âgé de 24 ans, ce dernier s’était éloigné depuis la veille du vol pour aller colporter de la part de Jean Tomps, qui dirige le commerce des marchandises, dans les environs de Venelles et l’autre était couché dans la même chambre que son frère, Jean Tomps, la nuit du vol dont il s’agit.
Nous, Commissaire de police, nous sommes livré à toutes investigations nécessaires, mais infructueusement jusqu’ici.
De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal.
Fait à Aix, etc.
  • Photographie : Venelles. DR.

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