La Pignarde est en feu ! (Salon-de-Provence, 15 août 1838)

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Un terrible incendie éclata dans un domaine agricole, La Pignarde, situé entre Salon-de-Provence et Grans (Bouches-du-Rhône) le 15 août 1838. L’origine semblait en avoir été l’utilisation par un enfant en bas âge d’allumettes phosphoriques. Celui-ci en avait en effet incendié une et l’avait laissé par mégarde se consumer dans un grenier à paille du domaine.
En peu de temps, La Pignarde était envahie par les flammes.
Il faut dire que l’on cumulait les malchances. En effet, on était un 15 août et ce jour était un jour de fête. Aussi le fermier du domaine n’était pas venu travailler. De plus, il soufflait ce même jour un mistral très violent qui attisait un feu, nourri par trois cents quintaux de fourrage. Enfin, la localisation du domaine n’était pas sans poser des problèmes. Située à la limite entre Salon et Grans, La Pignarde avait peu de voisins qui eurent pu venir à l’aide.
Aussi les flammes avaient-elles fait des progrès effrayants quand la nouvelle parvint à un Salon-de-Provence endimanché.
Dès l’alerte donnée, on se mobilisa en ville. Autorités, gendarmerie, maçons et troupe de ligne furent mobilisés par le maire de la ville, César Bossy, à son de trompe. Ce dernier, accompagné d’un de ses adjoints, prit à cheval le chemin du domaine de La Pignarde.
es témoins de la scène évoquèrent l’image de flammes sortant d’un cratère et s’élevant en tourbillons.
Le plus désolant était encore l’impuissance relative des hommes venus offrir leurs bras. Aussi, tout ou presque fut réduit en cendres. Seuls échappèrent au naufrage l’aile droite du vaste bâtiment, qui ne se composait que des appartements des propriétaires, et quarante charges de blé environ.
Le fermier, lui, fut moins heureux. Ses maigres ressources furent dévorées en un instant, jusqu’à sa garde-robe. Sa femme, qui tapait sa tête contre le mur, arrachait aux spectateurs des larmes de compassion.
  • Le Mémorial d’Aix, 18 août 1838, p. 3.

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