Il était 19 heures ce dimanche 7 avril 1895 quand éclata une dispute entre une femme et un soldat du quatrième de marine dans un débit de la rue Gavageau, à Toulon. Les camarades de ce dernier prirent fait et cause pour lui et d’autres encore arrivèrent.
Pour disperser l’attroupement, la police toulonnaise dut faire appel à la gendarmerie qui vint lui prêter main-forte. Finalement, les marins s’éloignèrent dans un vacarme assourdissant.
Tout semblait être rentré dans l’ordre quand, une heure plus tard, une bande d’environ deux cents marins, armés de pierres, vint mettre le siège devant la maison où vivait la femme qui s’était pris de bec avec le marin dans le débit de boissons. Effrayés, les habitants de la maison fermèrent en toute hâte portes et fenêtres et se calfeutrèrent à l’intérieur, tandis que les cailloux pleuvaient et que les marins faisaient entendre une clameur incessante.
À nouveau, il fallut unir les forces de la gendarmerie et de la police pour parvenir à disperser les manifestants.
L’histoire ne dit pas le contenu des mots de la femme, mais visiblement elle avait rendu les marins fous furieux.
- Source : La République du Var, 10 avril 1895, p. 3.