Une tentative d’évasion et d’assassinat eut lieu aux alentours du 25 septembre 1839 dans la maison d’arrêt d’Apt (Vaucluse). Deux hommes, du nom de Reynaud et de Ménerbes, profitèrent du moment où le geôlier faisait sa ronde du soir pour se ruer sur lui, armés chacun d’un baquet d’ordures. Après avoir éteint la lumière, ils lui lancèrent leurs baquets.
Heureusement, le geôlier n’en reçut que le contrecoup qui ne lui provoqua que quelques contusions mais les deux agresseurs, à l’aide de deux complices, voulurent l’enfermer dans le cabanon où ils se trouvaient et, sans la résistance énergique qu’il parvint à déployer, y seraient sans doute parvenus et se seraient évadés.
Assistant à la scène, la femme du geôlier fit sonner la cloche d’alarme. Par chance, des passants accoururent et mirent fin à une lutte qui devenait sanglante et qui aurait pu aboutir à une évasion de l’ensemble des prisonniers.
Reynaud et Ménerbes maîtrisés, on les enferma dans leurs cachots et ils furent jugés pour cette tentative d’évasion.
Ils avaient préalablement été condamnés chacun à cinq ans pour vols par la Cour d’assises de Carpentras. Reynaud n’en était pas à son coup d’essai. Il s’était déjà évadé de la maison d’arrêt d’Apt et avait été repris plus tard à Peyruis (Basses-Alpes), de la prison de laquelle il avait encore réussi à s’échapper.
Jugés pour leur tentative d’évasion début décembre 1839, ils écopèrent l’un et l’autre d’une peine de dix ans d’emprisonnement, jugement dont ils s’empressèrent de faire appel. Ils partirent direction la maison d’arrêt de Carpentras.
- Source : Le Mercure aptésien, 29 septembre 1839, p. 2 ; ibid., 8 décembre 1839, p. 3.