La tombe d’une jeune fille d’Aix-en-Provence

Avant 1850 se voyait dans le cimetière d’Aix-en-Provence, dans sa partie est, une tombe enfouie sous le gazon et dont ne dépassait qu’une croix mortuaire portant un écusson de tôle peint en noir.
© Emmanuel Huybrechts.  (CC BY 2.0)

© Emmanuel Huybrechts. (CC BY 2.0)

On lisait sur cet écusson une épitaphe très surprenante. En voici le contenu :

« À la mémoire de Marie-Rose Reissoulet, décédée le 21 juillet 1834, à l’âge de 19 ans. Sa beauté, sa jeunesse et ses vertus ne l’ont point sauvée de la mort ; sa vie si courte que le fanatisme et la vengeance avaient voulu ternir fut exempte de toute souillure. Hélas ! elle était trop vertueuse pour survivre à un injuste soupçon. Elle périt comme une fleur qu’un souffle impur a flétrie en l’effleurant. À elle, le repos éternel et la récompense du juste. À ses nombreuses amies, les larmes et les regrets. À d’autres aussi peut-être d’affreux remords ! Passant, vous l’eussiez aimée si vous l’aviez connue. Jetez une fleur sur sa tombe. »

Évidemment, cette épitaphe ne manque pas d’étonner sur les causes de la mort de Mlle Reissoulet. Un poète local, Charles Chaubet, semble-t-il ému par cette épitaphe, composa un poème sur Rose en 1837. Il y évoque en terme poétique ce qui semble chez la jeune fille un suicide par empoisonnement.
Nous ne connaissons pas hélas la raison de ses tourments.
La tombe, elle, a apparemment depuis disparu du cimetière d’Aix.
  • Source : Mémorial d’Aix, 2 décembre 1837