Avant 1850 se voyait dans le cimetière d’Aix-en-Provence, dans sa partie est, une tombe enfouie sous le gazon et dont ne dépassait qu’une croix mortuaire portant un écusson de tôle peint en noir.

On lisait sur cet écusson une épitaphe très surprenante. En voici le contenu :
« À la mémoire de Marie-Rose Reissoulet, décédée le 21 juillet 1834, à l’âge de 19 ans. Sa beauté, sa jeunesse et ses vertus ne l’ont point sauvée de la mort ; sa vie si courte que le fanatisme et la vengeance avaient voulu ternir fut exempte de toute souillure. Hélas ! elle était trop vertueuse pour survivre à un injuste soupçon. Elle périt comme une fleur qu’un souffle impur a flétrie en l’effleurant. À elle, le repos éternel et la récompense du juste. À ses nombreuses amies, les larmes et les regrets. À d’autres aussi peut-être d’affreux remords ! Passant, vous l’eussiez aimée si vous l’aviez connue. Jetez une fleur sur sa tombe. »
Évidemment, cette épitaphe ne manque pas d’étonner sur les causes de la mort de Mlle Reissoulet. Un poète local, Charles Chaubet, semble-t-il ému par cette épitaphe, composa un poème sur Rose en 1837. Il y évoque en terme poétique ce qui semble chez la jeune fille un suicide par empoisonnement.
Nous ne connaissons pas hélas la raison de ses tourments.
La tombe, elle, a apparemment depuis disparu du cimetière d’Aix.
- Source : Mémorial d’Aix, 2 décembre 1837