Trois morts au pont de l’Arc (Aix-en-Provence, 19 février 1793)

Aujourd’hui dix-neuf février mil sept cent quatre-vingt-treize, l’an second de la République française, à six heures du soir, par devant moi notable et officier public de la commune d’Aix soussigné, est comparu le citoyen Joseph Reymon Marie Isle-Saint-Martin, juge de paix des sections des Sans-Culottes et de l’Union de cette ville, officier de police, assisté du citoyen Joseph Antoine Pradié, officier ministériel, âgé de trente-huit ans, résidant en cette dite ville à la traverse dite des Magnans, section des Sans-Culottes, et le citoyen Jacques Meinier, garde de police de la commune d’Aix, âgé de cinquante-un ans, résidant en cette dite ville rue de la Croix, section des Piques, lequel m’a déclaré qu’il conste par un procès verbal du jourd’hui par lui dressé en sa qualité d’officier de police, et duquel procès verbal il nous remet extrait,
(lire la suite sous l’image…)

Que Trophime Barthélemy Lieautaud, négociant de la ville d’Arles, pouvant être âgé d’environ trente-six à quarante ans, que Joseph Égaud, de la ville de Bordeaux, pouvant être âgé d’environ vingt-deux à vingt-quatre ans, ont été trouvés morts d’une mort violente dans les prés dits des Fenouillières, terroir d’Aix, près le pont de l’Arc, section de l’Égalité,
Qu’il résulte du même procès verbal que le nommé Claude Patin, maçon de la ville de Lyon, âgé d’environ quarante-cinq à quarante-huit ans, a aussi été trouvé mort par cause violente dans une propriété de terre appartenant au citoyen Porte, au-dessous du pont de l’Arc et tout auprès du chemin qui conduit au hameau des Milles, section de l’Union,
D’après cette déclaration et la lecture du procès verbal que lesdits témoins m’ont certifié être conforme à la vérité, j’ai dressé le présent acte que j’ai signé avec ledit officier de police déclarant et les susdits deux témoins.

[SAINT-MARTIN, MEINIER, PRADIÉ]