Une maison menaçant ruine (Aix-en-Provence, 21 avril 1873)

L’an mil huit cent, etc.

Nous, Étienne Delignac, Commissaire central de la ville d’Aix, etc.

Le dix-sept février dernier, nous avons signalé, par rapport dressé à Monsieur le Maire, la maison n^o 20, impasse de l’Aumône-Vieille, comme menaçant ruine.

Le 17 avril courant, un rapport de M. l’architecte de la ville est venu confirmer cette déclaration et l’homme de l’art conclut ainsi :

Par suite de ce rapport, nous avons par ordre de M. le Maire procédé à un nouvel examen des lieux, assisté de M. l’architecte de la ville et dressons à ce sujet le présent procès-verbal de constat.

Sur le plan cadastral de la ville, à la section L n^o 3782 et rue Aumône-Vieille, n^o 20, existe une construction à quatre étages reposant sur les deux maisons voisines et couvrant l’entrée d’une impasse dont le fond resté découvert forme cour. Le derrière de la maison n^o 20, dans l’impasse, repose sur une colonne, le tout est lézardé, a perdu son aplomb, se détache et peut d’un moment à l’autre, en s’écroulant, occasionner les plus graves accidents; il est donc urgent que cette habitation soit vidée et démolie.

La construction appartient à trois propriétaires, savoir :

Le 1^er étage au sieur Second, maçon, rue des Magnans, n^o 26 ;

Le 2^e à la veuve Bérard, habitant Pertuis (Vaucluse), quartier des Graces ;

Le 3^e et le 4^e au sieur Amphoux Esprit, épicier, rue Aumône-Vieille, n^o 24.

Le tout est habité et chaque étage a un locataire différent :

au 1^er une fille Rosa, couturière ;

au 2^e un sieur Giraud, mendiant ;

au 3^e le sieur Piger, chaudronnier ;

au 4^e le sieur Astier, ouvrier boulanger.

La vie de ces locataires est constamment en danger par le mauvais état de leur habitation ; la prompte démolition est indispensable.

Clos à Aix, les jour, mois et an que dessus.