Double assassinat au village (Sour­ri­bes, 21 juil­let 1839)

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En juillet 1839, un drame a secoué le paisible village de Sourribes ou plus exactement le hameau de Saint-Romain qui se trouve sur l’autre rive du Vançon. Le 24 novembre 1838, le patriarche de la famille Brun, prénommé Joseph, 64 ans, quitte ce monde, laissant une épouse éplorée, Marie Maurel et leurs deux enfants, deux bons gaillards.
Mais, alors que la famille pleurait son cher disparu, une querelle couvait et s’apprêtait à causer davantage de chagrins et de peines. Comme cela s’est fait pendant des siècles en France et notamment en Provence, c’est le fils aîné qui héritait de la majeure partie des biens de son père, au détriment du cadet. Et c’est ainsi qu’avait fait Joseph Brun.

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Mais le frère cadet, Jean, n’était pas homme à se laisser dépouiller sans rien dire. Il se rendit chez le juge de paix du canton où il laissa exploser sa colère et multiplia les menaces. Le maire de Sourribes fit aussi une tentative de réconciliation entre les deux frères, mais rien n’y fit. Jour après jour, la haine croissait, appelant des événements plus tragiques. Le dimanche 21 juillet, Joseph, l’aîné, se rendait avec sa mère à une propriété qui lui avait été affermée par son père avant de mourir. La mère Brun marchait devant lui. Tout à coup, non loin du château de Beaudument, Joseph est vivement interpellé. Il se retourne et un coup de feu l’atteint aussitôt sur le haut de la poitrine et le renverse. Il meurt dans l’heure qui suit. Jean, en embuscade, s’était caché derrière un petit mur pour atteindre sa victime.
Aussitôt après la détonation, la malheureuse mère voit courir son fils comme un forcené, son fusil sur l’épaule. Bientôt, il arrive à là ferme à laquelle se rendait Joseph. La première personne qu’il aperçoit est la femme de celui-ci. Il se précipite aussitôt sur elle et la menace du bout de son fusil au niveau de la bouche. Il lui crie :
« Il faut que tu me fasses payer le bien. »
Il la met ensuite en joue et tire, la tuant sur le coup. Non content de ce double crime, il invective sa propre femme qui se trouvait sur les lieux, recharge son arme, et ce n’est qu’à l’approche et aux cris des voisins qu’il se décide enfin à chercher un asile dans les montagnes environnantes.
Après avoir erré quelques temps dans les montagnes environnantes, il finit par se donner la mort, vers Beadument. L’autopsie révèlera qu’il s’était donné la mort en mettant le feu à une certaine quantité de poudre sur laquelle il s’était couché.
  • Le Mercure aptésien.

 

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