
Ce genre d’ouvrage était plus ou moins intégré aux habitations. Dans les fermes à cour fermée, le pigeonnier constituait souvent un point d’appui au mur d’enceinte. On peut parfois aussi le trouver en plein champ, mais jamais très loin de l’exploitation. On a alors un pigeonnier dit « à tour isolé » (notre photographie représente un pigeonnier de ce type à Lançon-Provence (Bouches du Rhône). Seule sa partie supérieure était réservée aux pigeons mêmes. Les murs intérieurs étaient creusés de trous de boulin où nichaient pigeons ou colombes. Dans tous les cas, la toiture a un seul versant ou est disposée en cascade. On a souvent une surélévation des murs au niveau du toit. Le toit avance en saillie afin de prévenir l’intrusion de prédateurs (rats, belettes…). De plus, l’orientation au sud permet d’abriter les volatiles du vent et particulièrement du mistral, le vent du nord.
Parfois, le pigeonnier est intégré, comme nous l’avons dit plus haut, aux habitations. Dans ce cas, sa présence est moins facilement repérable. Seuls la grille d’entrée et la plage d’envol permettent d’en identifier la construction. Mieux vaut alors avoir l’oeil averti. Son revêtement vernissé est aussi un élément permettant de le repérer.
Pourquoi élevait-on des pigeons ? La nourriture qu’on en retirait ne semble pas être la raison essentielle. On attendait plutôt de ce volatile la production d’un engrais semblable au guano. Ses déjections répandues dans les champs donnaient une meilleure rentabilité aux terres agricoles.
Une bibliographie consacrée aux pigeonniers
- « Les pigeonniers », in Alpes de Lumière, n°42, 43, 1967-1968.
- « Colombiers des provinces françaises », in Alpes de Lumière, n°42, 1967, p.3-52.
- « Pigeonniers de Haute-Provence », Pierre Martel, in Alpes de Lumière, n°43, 1968, p. 2-92.
Photographie : © 2003 Jean Marie Desbois.